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Cannes 2015 : de l’or équitable pour la Palme

La Palme d’or de la 68e édition du Festival de Cannes a été attribuée à «Dheepan» de Jacques Audiard. Le réalisateur français a tenu dans ses mains dimanche 24 mai 2015 une récompense fabriquée avec de l’or équitable.
Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Processus de fabrication de la Palme d'or (Photo du film «La légende de la Palme d'or d'Alexis Veller»)

Le Français Jacques Audiard s'est peut-être posé la même question en recevant la Palme d'or de l'édition 2015 pour son film Dheepan. «Quand j’ai reçu le prix, la première chose que j’ai faite a été  (...) de le soupeser en me demandant : est-ce vraiment de l’or ?», se souvient Apichatpong Weerasethakul, le réalisateur thaïlandais qui l'a reçu en 2010, dans La Légende de la Palme d'or, le documentaire Alexis Veller présenté à Cannes Classics.

La récompense est constituée d’or 18 carats à 75% et de 25% d’argent. Et cet or, depuis 2014, est équitable: il est certifié «Fairmined». Un label qui assure un processus d'extraction plus écologique et un meilleur revenu aux artisans qui travaillent dans les mines.


Une sécurité sociale pour les mineurs
«Le standard Fairmined pour l’or des mines artisanales et à petite échelle et les métaux précieux»
conduit «à atténuer les effets de l’utilisation du mercure et autres produits chimiques toxiques (et) à améliorer la restauration de l’environnement et la gestion responsable de l’eau». Le label promeut également «l’égalité des genres, (la) protection de l’enfance et l’élimination du travail des enfants dans les organisations certifiées».

La Palme d'or, qui célèbre son soixantième anniversaire cette année, est fabriquée par le joailler suisse Chopard à partir d'une matière première produite dans les mines d'Iquira. « La Palme d’or prend vie à plus de 8 000 km de la Croisette, au cœur des montagnes colombiennes, au nord du pays», précise le dossier de presse du fim d’Alexis Veller. Quatre mines d’Amérique Latine jouissent de ce label qui est né dans la région. Les mines d'Iquira sont les seules à en bénéficier en Colombie.



Les mineurs colombiens qui extraient la Palme d'or (Photo du film «La légende de la Palme d'or d'Alexis Veller»)
«Les mineurs, organisés en coopérative, extraient artisanalement l’or et travaillent avec une sécurité sociale, un accès à l’éducation, à la formation et participent à protéger leurs ressources naturelles et leur habitat». Cette coopérative, née en 2004, emploie 75 personnes, dont une femme, qui font vivre quelque 450 personnes. Elle a aussi la particularité de se situer dans une région qui produit également du café. Les mineurs deviennent ainsi des agriculteurs selon les saisons.

Le label est né à l’initiative «d'un groupe de mineurs, bijoutiers, orfèvres, experts du développement rural, animateurs de la société civile et responsables communautaires», explique le site L'or équitable. Il est géré par l’Alliance pour l’exploitation minière responsable (ARM) qui le décerne bout d’un processus de 18-à 24 mois. Avec Fairtrade, Fairmined est l'un des deux labels d'or équitable reconnus dans le monde.






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