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A l'isolement depuis 43 ans, ce prisonnier américain restera finalement en prison

Le Parquet avait fait appel mardi de la libération ordonnée la veille de cet ancien militant du mouvement noir Black Panthers, aujourd'hui âgé de 68 ans. Il devra rester en prison jusqu'à un nouveau procès, a décidé la Cour d'appel fédérale.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La libération d'Albert Woodfox, emprisonné à l'isolement depuis 43 ans, un record aux Etats-Unis, a été retardée sur décision de la justice américaine, le 12 juin 2015. (AMNESTY INTERNATIONAL / AFP)

La libération d'Albert Woodfox, emprisonné à l'isolement depuis 43 ans, un record aux Etats-Unis, a été retardée sur décision de la justice américaine, vendredi 12 juin. Le Parquet avait fait appel mardi de la libération ordonnée la veille de cet ancien militant du mouvement noir Black Panthers, aujourd'hui âgé de 68 ans. Il devra rester en prison jusqu'à un nouveau procès, a décidé la Cour d'appel fédérale.

Bien que sa condamnation, pour un meurtre qu'il a toujours nié, ait été cassée à deux reprises, Albert Woodfox a passé plus de quatre décennie à l'isolement, où il avait été placé en 1972, à la suite d'une émeute au célèbre pénitencier d'Angola (Louisiane), au cours de laquelle un gardien blanc avait été tué. 

La veuve de ce gardien a elle-même pris la défense d'Albert Woodfox, réclamant que la Louisiane "cesse de se comporter comme s'il y avait des preuves" contre lui. "Le juge a déjà dit que c'était terminé. Il faut que ça se termine, pour nous tous", a-t-elle ajouté, réclamant à la Cour d'appel fédérale de rejeter la demande d'un nouveau procès.

"Un vieil homme à la santé défaillante", selon ses avocats

"Avec tous les témoins clés aujourd'hui décédés, un nouveau procès ne peut plus être fiable", remarquent les avocats du détenu, espérant sa libération prochaine. D'après eux, il n'y a pas de raisons pour qu'Albert Woodfox, "un vieil homme à la santé défaillante", soit emprisonné à l'isolement.

Les défenseurs des droits de l'homme, et notamment Amnesty international, estiment que cette longue détention illustre les défaillances du système judiciaire dans le pays. Mais selon les responsables de la prison, Albert Woodfox est "trop dangereux" pour être sorti de l'isolement. La détention à l'isolement, qui revient à être seul dans une cellule étroite 23 heures sur 24, est le lot d'environ 80 000 prisonniers aux Etats-Unis, et nombre d'entre eux sont emprisonnés ainsi durant plusieurs années. 

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