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Tchad : la révolte monte contre Déby avant la présidentielle

A la veille de la présidentielle prévue le 10 avril 2016, la contestation s’étend au Tchad contre le président Idriss Déby qui se présente pour un 5 ème mandat. A l’origine de la colère : une affaire de viol qui a secoué le pays.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Un groupe de jeunes filles manifeste devant le domicile de la jeune Zouhoura, victime d'un viol collectif, à N'Djamena le 15 février 2016. (Capture d'écran )

Ce n’est pas la première fois que la tension monte au Tchad à la veille des élections. Mais cette fois-ci, la contestation vient directement de la société civile. Les Tchadiens ont suivi en masse, le mercredi 24 février 2016, la journée ville morte lancé par le mouvement «Ça Suffit» qui réclame le départ du président Déby, candidat aux élections après 26 ans au pouvoir.
 
Manifestations et répression
Le mouvement «Ça suffit» n’est en fait que le prolongement de la contestation des lycéens qui a débuté le 15 février 2016. Tout a commencé après le viol collectif d’une adolescente de 16 ans par des fils de dignitaires au pouvoir. Pour réclamer justice, plusieurs centaines de lycéens ont manifesté avant d’être violemment dispersés par la police. Deux d'entre eux ont été tués par balles ce qui n’a fait que cristalliser la colère dans le pays.
 
«Justice sera rendue»
Les 5 violeurs présumés qui avaient posté sur les réseaux sociaux des photos de la jeune Zouhoura, nue et en larmes, ont été, depuis, officiellement arrêtés. Parmi eux, le fils du ministre des Affaires étrangères. Le président Déby a publié un message sur Facebook pour rassurer les jeunes Tchadiens que «justice sera rendue et que plus jamais cela ne se répètera».
Mais beaucoup de Tchadiens ont du mal à croire que les responsables de cette affaire sordide, qui font partie de l’élite, seront réellement châtiés.
 


Ras le bol
En attendant, le pouvoir continue d’interdire les manifestations pacifistes et de réprimer les mouvements de contestation spontanés. L’accès aux réseaux sociaux a été coupé et plusieurs médias ont été censurés.
Mais les lycéens ne baissent pas les bras pour autant et restent mobilisés.
L’opposition politique tente de récupérer le mouvement à l’approche de la présidentielle. Elle vient d’apporter son soutien à la jeunesse et appelle les Tchadiens à tourner «cette sombre page de leur histoire»
 

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