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Tanzanie : le gouvernement encadre les pratiques des guérisseurs
Publié le 08/10/2019 14:51
Temps de lecture : 1min
La population sollicite plus volontiers leurs services qu'ils ne consultent les médecins.
Hernies, dépressions ou toute autre pathologie... les guérisseurs en Tanzanie sont des personnes très respectées par la population. Leurs prescriptions à base d'herbes et de textes sacrés sont parfois mieux acceptées par les malades que les ordonnances des médecins conventionnels. Pour contrôler leurs pratiques et qu'ils puissent exercer officiellement, le gouvernement leur a demandé de s'enregistrer auprès des autorités.
Les photos de Nicky Moran Woo de l'agence Reuters illustrent ce propos.
Pour lutter contre les actes criminels perpétrés par certains sorciers, notamment contre les albinos, les autorités tanzaniennes ont promulgué en 2009 une "loi sur la médecine traditionnelle et alternative", qui interdit aux guérisseurs de soigner. L'archipel semi-autonome de Zanzibar a été particulièrement touché par cette mesure. Ce type de soins y est pratiqué par de nombreux mnanga (guérisseurs), très respectés par la population. (NICKY MORAN WOO / REUTERS)
Mais si depuis 2009, la sorcellerie reste prohibée, cette interdiction a été levée en 2012 pour les mnanga. Car pour soigner leurs patients, ces derniers n'ont recours, en dehors des plantes, qu'aux textes sacrés du Coran et à des massages. (NICKY MORAN WOO / REUTERS)
Néanmoins, pour réglementer leur pratique, les autorités leur ont demandé de s'enregistrer auprès du gouvernement. Depuis, 340 guérisseurs ont régularisé leur situation et 2000 autres espèrent pouvoir s'inscrire rapidement sur les registres officiels. (NICKY MORAN WOO / REUTERS)
Pour être enregistrés, les mgangas doivent avoir 18 ans, au moins trois ans d'expérience et fournir une lettre de recommandation d'un mganga confirmé. Chaque mois, un conseil, composé de 11 membres (accoucheuses, guérisseurs respectés, anciens du village et avocats), examinent et valident les demandes. (NICKY MORAN WOO / REUTERS)
La guérisseuse Bi Mwanahija Mzee, 56 ans, dont les parents étaient également des guérisseurs traditionnels à Zanzibar, est autorisé à exercer. Elle reçoit chaque jour dans sa clinique de très nombreuses femmes qui lui amènent leurs enfants malades. Toutes croient aux bienfaits de ses herbes et de ses prières. (NICKY MORAN WOO / REUTERS)
"Les gens viennent ici parce que je les aide réellement. J'ai rencontré beaucoup de patients qui sont d'abord allés à l'hôpital. Mais les médicaments n'ont pas fonctionné. (…) Cela fait 20 ans que je pratique ce métier six jours par semaine, alors j'en sais sûrement plus qu'eux. Les patients qui viennent à moi ne meurent pas", explique Bi Mwanahija Mzee à Reuters. (NICKY MORAN WOO / REUTERS)
Haji Mrisho est lui aussi guérisseur. Il accorde principalement ses bénédictions aux femmes enceintes pour éviter que leurs futurs bébés ne soient possédés par des djinns. A Zanzibar, la croyance en ces esprits surnaturels est très forte. A la clinique Shifaa Herbal, les cheikhs (des hommes respectés en raison de leur âge avancé et de leurs connaissances scientifiques et/ou religieuses) lisent le Coran pour chasser les djinns. (NICKY MORAN WOO / REUTERS)
Si le gouvernement n'impose aucune méthode de soins aux guérisseurs, il collabore en revanche avec eux pour s'assurer de la qualité des plantes qu'ils prescrivent. Il entend que celles-ci ne soient pas dangereuses pour la santé. (NICKY MORAN WOO / REUTERS)
Un groupe animé par le bureau d'enregistrement met en relation des soignants exerçant la médecine conventionnelle avec des guérisseurs traditionnels. Ces derniers reçoivent une formation sur des maladies spécifiques telles que l'hypertension, le diabète… Ils reçoivent aussi des informations sur la manière de gérer une grossesse. De leur côté, les mganga donnent aux médecins des éléments sur les demandes et les besoins de leurs patients. (NICKY MORAN WOO / REUTERS)
Certains patients, comme Fatma Hamad, font plus confiance aux guérisseurs traditionnels car les hôpitaux publics sont surpeuplés et manquent d'argent. Pour elle, leurs maux ne sont pas traités correctement. Elle a emmené sa fille de deux ans à l'hôpital quand l'une des jambes de cette dernière est restée paralysée après une forte fièvre. Incapable de trouver l'origine du problème, malgré une radio, l’hôpital lui a alors recommandé de consulter un guérisseur. (NICKY MORAN WOO / REUTERS)
"Les médecins et les infirmières sont débordés, ils n'ont pas le temps de s'occuper des patients et pas de matériel pour un vrai diagnostic. De plus, les patients n'ont souvent pas les moyens d'acheter les médicaments prescrits et cessent de suivre leur traitement. S'ils rechutent, cela renforce leur suspicion vis-à-vis des établissements gérés par le gouvernement", explique Fatawi Haji Hafidh, directeur de l'hôpital Makunduchi, le deuxième plus grand hôpital public de Zanzibar. (NICKY MORAN WOO / REUTERS)
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