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Les Hadzas, l'une des dernières tribus nomades d’Afrique de l’Est

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour
L’élection présidentielle en Tanzanie, qui s’est tenue le 25 octobre 2015, a été remportée par John Magufuli du Chama Cha Mapinduzi (CCM), parti au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1961. Resté très populaire dans les zones rurales, en particulier grâce à ses programmes d’aide alimentaire, le CCM est soutenu par les Hadzas, un des derniers peuples nomades de Tanzanie.

Pour les découvrir, se tient au Jardin des Plantes à Paris jusqu’au 31 janvier 2016 l’exposition «Hadza, derniers des premiers hommes».
 
Une soixantaine de clichés de Matthieu Paley, photographe depuis plus de 15 ans et lauréat de la bourse professionnelle du Prix photo du Muséum, immergent le visiteur dans leur quotidien.

ils sont les derniers survivants de la «civilisation de l’arc», la plus ancienne au monde. Ils vivent au nord de la Tanzanie. Les campements de ces nomades sont formés de branchages recouverts d'herbe. Ni heure, ni calendrier ne rythment leur journée, le temps n’existe pas pour eux. Seul le présent régit leur vie, une explication possible à leur bonheur et leur joie de vivre qui a tant marqué le photographe. Gourde, hache, arc, flèches, couteau sont leurs seuls biens qu’ils partagent avec tous, selon les besoins. Vêtements, bijoux et tabac sont échangés avec leurs voisins. (Matthieu Paley)
Ils ne pratiquent ni l’élevage ni l’agriculture mais la chasse et la cueillette. Ils ne stockent pas leur nourriture. Pour ne pas en manquer, les Hadzas forment des petits groupes d’une trentaine de personnes. Ils se nourrissent principalement de petites antilopes, de singes, de porcs sauvages ou d'oiseaux. Parfois, quand la chance sourit, un zèbre ou un gnou seront au menu. Le serpent n’est jamais consommé. (Matthieu Paley)
Les femmes restées au camp s’occupent principalement de la cueillette (baies, fruits ou tubercules). Les produits de la chasse ne représentent que 30% de leur régime alimentaire car le nombre des gros animaux a fortement diminué. (Matthieu Paley)
Leur région est très hostile: température élevée, terre pauvre, eau potable rare, animaux sauvages et insectes dangereux. Il est pratiquement impossible d’avoir accès à des soins médicaux. Les femmes accouchent seules et 20% des enfants meurent dans leur première année, 50% avant l'âge de 15 ans. Ils subissent discrimination et exclusion de la part de leurs voisins, agriculteurs, éleveurs de bétail et pasteurs qui convoitent leurs terres. Forêts et brousse sont rasées. Ce qui entraîne de très nombreux problèmes comme la fuite des animaux, et l’abattage des arbres où vivent les abeilles.  (Matthieu Paley)
leur mode de vie reste menacé. Beaucoup d’entre eux quittent leur vie nomade pour devenir ouvriers agricoles. Mais grâce à la sensibilisation de l’opinion internationale, des victoires significatives ont pu être remportées.  (Matthieu Paley)
le Chama Cha Mapinduzi, parti au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1961, autorise une communauté de 700 Hadzas d’acquérir un droit coutumier d’occupation des terres, soit plus de 20.000 hectares. Un privilège qu’ils sont les seuls à bénéficier, excepté les bergers Datogas. Pour la première fois, un gouvernement tanzanien reconnaît les droits fonciers d’une tribu minoritaire. (Matthieu Paley)

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