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Les shebab somaliens exécutent 28 passagers d'un bus au Kenya

Les assaillants ont épargné les passagers identifiés comme musulmans. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des combattants shebab le 13 février 2012, en Somalie. (MOHAMED ABDIWAHAB / AFP)

Seuls les passagers musulmans ont été épargnés. Des islamistes somaliens shebab ont froidement exécuté 28 passagers d'un bus dans le nord-est du Kenya, près de la frontière somalienne, samedi 22 novembre.

Selon le chef de la police du département de Mandera, Noah Mwavinda, les assaillants ont contraint le bus à s'arrêter, avant de le conduire à l'écart de la route et d'exécuter les passagers identifiés comme n'étant pas musulmans. La Croix-Rouge kényane a confirmé la mort de 28 personnes, sur la soixantaine de passagers à bord.

Des représailles après des raids contre des mosquées 

Cette attaque est présentée comme des représailles à la fermeture par les autorités kényanes de mosquées radicales, présumées liées aux insurgés somaliens.

Dans un communiqué, Cheikh Ali Mohamud Rage, un porte-parole des shebab, a en effet dénoncé "la profanation de mosquées, les meurtres, arrestations" à Mombasa, où la police a mené depuis lundi une série de raids contre quatre mosquées radicales. Le porte-parole a indiqué que les shebab avaient "décidé de ne pas laisser ces crimes impunis". Dès lundi soir, après la fermeture des mosquées Musa et Sakina, des jeunes avaient attaqué à l'arme blanche des habitants de Mombasa, tuant quatre personnes.

Une route particulièrement dangereuse

Selon une source sécuritaire, c'est la première fois que des civils sont ainsi exécutés de sang-froid sur cet axe. "Nous avons demandé au gouvernement d'assurer la sécurité" sur cette route "mais ils ont fait la sourde oreille et aujourd'hui nous assistons à un massacre qui était évitable", a réagi Abdullahi Abdirahman, un élu de l'assemblée départementale de Mandera.

Selon Ibrahim, un passager de 25 ans, le bus a essuyé des tirs à plusieurs reprises peu après avoir quitté Mandera. "Quand le bus s'est arrêté (...) tous les passagers ont été séparés en deux groupes. Un où se trouvaient ceux qu'ils [les assaillants] pensaient être musulmans et ceux qu'ils estimaient ne pas l'être", a-t-il raconté à un correspondant de l'AFP. Se présentant comme des shebab, les assaillants ont ensuite lu des versets du Coran aux musulmans, avant de les renvoyer à pied vers la localité d'Arabia, à une quinzaine de km de là. 

 

Selon le chef de la police de Mandera, les assaillants ont ensuite tenté de quitter la zone avec le bus et ses passagers non-musulmans, mais le véhicule s'est embourbé. "Ils ont donc exécuté leurs prisonniers", a indiqué le policier, ajoutant que les assaillants étaient ensuite passés à pied en Somalie.

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