Les shebab somaliens exécutent 28 passagers d'un bus au Kenya
Les assaillants ont épargné les passagers identifiés comme musulmans.
![](https://www.francetvinfo.fr/pictures/wlHTKSQ0PdI6xZKVJl1E0qvnjq4/100x100/2023/07/06/64a68815cd1a7_placeholder-36b69ec8.png)
![Des combattants shebab le 13 février 2012, en Somalie. (MOHAMED ABDIWAHAB / AFP)](https://www.francetvinfo.fr/pictures/cbnw58YFeCWwbTzjW5Q77Q-htjs/0x0:2147x1204/432x243/2012/06/09/000_Par6859730.jpg)
Seuls les passagers musulmans ont été épargnés. Des islamistes somaliens shebab ont froidement exécuté 28 passagers d'un bus dans le nord-est du Kenya, près de la frontière somalienne, samedi 22 novembre.
Selon le chef de la police du département de Mandera, Noah Mwavinda, les assaillants ont contraint le bus à s'arrêter, avant de le conduire à l'écart de la route et d'exécuter les passagers identifiés comme n'étant pas musulmans. La Croix-Rouge kényane a confirmé la mort de 28 personnes, sur la soixantaine de passagers à bord.
Des représailles après des raids contre des mosquées
Cette attaque est présentée comme des représailles à la fermeture par les autorités kényanes de mosquées radicales, présumées liées aux insurgés somaliens.
Dans un communiqué, Cheikh Ali Mohamud Rage, un porte-parole des shebab, a en effet dénoncé "la profanation de mosquées, les meurtres, arrestations" à Mombasa, où la police a mené depuis lundi une série de raids contre quatre mosquées radicales. Le porte-parole a indiqué que les shebab avaient "décidé de ne pas laisser ces crimes impunis". Dès lundi soir, après la fermeture des mosquées Musa et Sakina, des jeunes avaient attaqué à l'arme blanche des habitants de Mombasa, tuant quatre personnes.
Une route particulièrement dangereuse
Selon une source sécuritaire, c'est la première fois que des civils sont ainsi exécutés de sang-froid sur cet axe. "Nous avons demandé au gouvernement d'assurer la sécurité" sur cette route "mais ils ont fait la sourde oreille et aujourd'hui nous assistons à un massacre qui était évitable", a réagi Abdullahi Abdirahman, un élu de l'assemblée départementale de Mandera.
Selon Ibrahim, un passager de 25 ans, le bus a essuyé des tirs à plusieurs reprises peu après avoir quitté Mandera. "Quand le bus s'est arrêté (...) tous les passagers ont été séparés en deux groupes. Un où se trouvaient ceux qu'ils [les assaillants] pensaient être musulmans et ceux qu'ils estimaient ne pas l'être", a-t-il raconté à un correspondant de l'AFP. Se présentant comme des shebab, les assaillants ont ensuite lu des versets du Coran aux musulmans, avant de les renvoyer à pied vers la localité d'Arabia, à une quinzaine de km de là.
Selon le chef de la police de Mandera, les assaillants ont ensuite tenté de quitter la zone avec le bus et ses passagers non-musulmans, mais le véhicule s'est embourbé. "Ils ont donc exécuté leurs prisonniers", a indiqué le policier, ajoutant que les assaillants étaient ensuite passés à pied en Somalie.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.