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LA PHOTO. Tunisie: les lycéennes contre la blouse obligatoire

Un matin, au lieu de la blouse bleu marine réglementaire, elles sont arrivées vêtues d'un T-shirt blanc. En défiant les consignes de leurs lycées, qui n'imposent qu'aux filles de porter un uniforme, ces Tunisiennes, «enfants de la révolution», réclamaient «la fin de la discrimination».
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Le bras de fer couvait depuis des années: outrées que la blouse soit imposée à tous au primaire et au collège mais uniquement aux filles au lycée, des élèves venaient déjà régulièrement sans, au risque de sanctions. Cette mesure discriminatoire au lycée constitue «un message terrible» car elle sous-entend que le corps des jeunes filles «perturbe leurs camarades», dénonce Monia Ben Jémia, présidente de l'Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD). Une aberration d'autant plus flagrante, selon elle, que la Constitution de 2014 stipule l'égalité entre hommes et femmes.
Les lycéens qui ont lancé la campagne s'insurgent, eux, contre une «hypocrisie» généralisée. «On nous inculque l'égalité hommes-femmes à l'école mais, en pratique, ce n'est pas appliqué», déplore Adam Garci, 17 ans. L'affaire semble embarrasser les autorités. Sous couvert d'anonymat, un haut responsable de l'éducation peine à expliquer cet état de fait. Il reconnaît que le sujet est «sensible», même si la Tunisie est considérée comme pionnière en Afrique du Nord et au Moyen-Orient en matière de droit des femmes. (FETHI BELAID / AFP)

Contre le port obligatoire de la blouse... Le bras de fer couvait depuis des années: outrées que la blouse soit imposée à tous au primaire et au collège mais uniquement aux filles au lycée, des élèves venaient déjà régulièrement sans, au risque de sanctions. Cette mesure discriminatoire au lycée constitue «un message terrible» car elle sous-entend que le corps des jeunes filles «perturbe leurs camarades», dénonce Monia Ben Jémia, présidente de l'Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD). Une aberration d'autant plus flagrante, selon elle, que la Constitution de 2014 stipule l'égalité entre hommes et femmes.
Les lycéens qui ont lancé la campagne s'insurgent, eux, contre une «hypocrisie» généralisée. «On nous inculque l'égalité hommes-femmes à l'école mais, en pratique, ce n'est pas appliqué», déplore Adam Garci, 17 ans. L'affaire semble embarrasser les autorités. Sous couvert d'anonymat, un haut responsable de l'éducation peine à expliquer cet état de fait. Il reconnaît que le sujet est «sensible», même si la Tunisie est considérée comme pionnière en Afrique du Nord et au Moyen-Orient en matière de droit des femmes.

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