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Afrique du Sud : la "Chrysalis Academy" veut offrir un avenir aux jeunes des quartiers du Cap gangrénés par les gangs

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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La "Chrysalis Academy" met à disposition de jeunes Sud-Africains une structure où discipline et formation leur permettent de sortir de l'enfer des gangs.

En raison du nombre croissant de gangs dans la ville portuaire du Cap, le nombre d'homicides en 2021 a été le plus élevé d'Afrique du Sud avec 64 meurtres pour 100 000 habitants contre 37 à Johannesburg. A titre de comparaison, ce taux est de 5,5 à New York et de seulement 1,2 à Paris.

La région a créé la Chrysalis Academy afin d’aider les jeunes à s’éloigner de cette violence. Dans cet établissement où téléphones portables, cigarettes et stupéfiants sont strictement interdits, les jeunes apprennent la discipline et acquièrent des compétences professionnelles.

Dix photos d’Alessandro Iovino, qui est allé à la rencontre d’un groupe de jeunes femmes pour l’AFP, racontent leur quotidien.

La province du Cap-Occidental a installé la "Chrysalis Academy"  en 2000 à Tokain, un quartier résidentiel dans la banlieue sud-est du Cap. Objectif : permettre à des jeunes femmes et des jeunes hommes, âgés de 18 à 25 ans, d’avoir un horizon autre que celui de quartiers miséreux, plombés par le chômage et une criminalité omniprésente.     (ALESSANDRO IOVINO / AFP)
La directrice de cette académie veut encourager au sein de l’établissement des pratiques permettant de "renforcer la résilience" et de "distancier les traumatismes". Elle explique à l’AFP : "Lorsque les jeunes arrivent ici, nous ne les regardons pas comme des toxicos ou des pauvres, mais comme des êtres humains qui ont traversé des choses difficiles. On veut les aider à libérer leur potentiel".   (ALESSANDRO IOVINO / AFP)
Aujourd’hui devenu l’un des instructeurs de l’établissement, un de ces jeunes originaire de Macassar près de l'immense township de Khayelitsha en stage à Chrysalis en 2011, raconte : "J'ai évité la drogue, je n'ai pas de liens avec les gangs, mais ils ont marqué ma vie. (…) Je ne pouvais pas marcher à l'école sans être agressé, pas sortir sans que mes parents s'inquiètent d'une éventuelle balle perdue". (ALESSANDRO IOVINO / AFP)
Pour ces jeunes en rupture scolaire et sans projet, un programme rigoureux de formations et de cours intensifs pendant trois mois, axé sur la condition physique, la discipline, le bien-être mental et les compétences professionnelles a été mis en place par l’établissement.        (ALESSANDRO IOVINO / AFP)
Le programme se déroule en plusieurs phases. La première partie s’articule autour d’ateliers sur la maîtrise de soi et le développement du leadership.     (ALESSANDRO IOVINO / AFP)
La deuxième phase du programme comprend deux semaines en pleine nature, en dehors de l’établissement. Les internes vont alors camper, faire de la randonnée et nager. De retour au campus, une journée d'isolement et de jeûne est organisée. (ALESSANDRO IOVINO / AFP)
Ensuite, quatre semaines sont consacrées à la préparation d’un métier avec une initiation à la cuisine, au secourisme, à la lutte contre les incendies et aux métiers de la police. A la suite de cette formation intense, Chrysalis, en partenariat avec le gouvernement de la province, offre à chaque étudiant un stage professionnel d’un an. (ALESSANDRO IOVINO / AFP)
Se lever à 4h30 du matin, se coucher à 21h30, se plier aux règlements et accepter l’autorité reste difficile pour certains jeunes. Mais pour d’autres, ce fonctionnement rime avec stabilité.  L’une des internes raconte aimer pratiquer au quotidien le salut militaire, la prière et hisser le drapeau national, car ces rituels l'aident à se concentrer sur le concept de discipline.   (ALESSANDRO IOVINO / AFP)
"J'avais l'impression que ma vie n'allait nulle part. Ici, je participe à tout, ça me change. (...) Ça a changé qui je suis, parce que je suis arrivée ici brisée", témoigne une autre interne.       (ALESSANDRO IOVINO / AFP)
Une autre jeune fille déclare : "Un jour, j'aimerais aider les femmes victimes d'abus. (…) Des femmes sont violées, tuées, tous les jours. Je voudrais faire quelque chose pour assainir l'endroit d'où je viens."   (ALESSANDRO IOVINO / AFP)

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