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Les pays africains coordonnent leurs efforts pour aider leurs milliers de ressortissants à quitter l'Ukraine

Près de 17 000 étudiants originaires du continent africain ont commencé à quitter les villes ukrainiennes encerclées par l’armée russe.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Des ressortissants indiens et africains sont arrivés le 1er mars 2022 à Medyka en Pologne, ville frontalière de l'Ukraine. (BEATA ZAWRZEL / ANADOLU AGENCY)

Selon les chiffres officiels, près de 80 000 étudiants étrangers sont présents en Ukraine, dont plus de 20% sont issus du continent africain. La vie y est moins chère qu'en Europe de l'Ouest et les universités ukrainiennes sont très prisées, notamment pour les études de médecine et d'ingénierie.

17 000 étudiants africains

Le Nigeria compte 8 000 ressortissants en Ukraine, dont 5 600 étudiants, a indiqué le 1er mars son ministre des Affaires étrangères Geoffrey Onyeama. 2 000 d’entre eux sont déjà arrivés en Pologne, en Hongrie et en Roumanie. Le ministre a également indiqué s'être entretenu avec les autorités ukrainiennes et polonaises pour s'assurer que les Nigérians ne se verraient pas refuser le droit de traverser la frontière. D'autant que les étrangers, non européens, ne peuvent rester plus de 15 jours sur le sol polonais, le temps d'aller vers d'autres destinations.

Les Marocains et les Egyptiens sont également très représentés en Ukraine. Au moins 12 000 Marocains dont 8 000 étudiants y résident habituellement. L'ambassade d'Egypte, pays qui compte 6 000 ressortissants en Ukraine dont plus de la moitié sont des étudiants en majorité inscrits à Kharkiv, a affirmé sur Facebook coordonner l'évacuation de ses ressortissants vers la Roumanie et la Pologne.

L'Ukraine comptait également un millier de ressortissants ghanéens, 500 Ivoiriens, 200 Congolais, 200 Kényans…, héritage des relations étroites de certains pays africains avec le bloc soviétique. 600 ressortissants ghanéens auraient déjà franchi les frontières ukrainiennes pour rejoindre plusieurs pays européens et seront bientôt rapatriés s'ils le souhaitent, a déclaré la ministre ghanéenne des Affaires étrangères, Shirley Ayorkor Botchwey. Certains sont arrivés au Ghana, "au terme d'un voyage long et éprouvant".

"Nous n'avons rien à voir avec cette situation, nous sommes justes venus ici pour étudier. Ce n'est pas notre guerre."

Kuziva, étudiant zimbabwéen

à l'AFP

"Pas notre guerre"

Mais certains sont encore bloqués dans des villes bombardées, comme Adamu, étudiant nigérian coincé dans la ville de Soumy dans le nord-est de l’ukraine. "Les routes ne sont pas sûres mais je suis décidé. Je partirai s'il y a la moindre possibilité. Même pour passer par Kiev ou Kharkiv", où les combats font rage, afin de rejoindre les frontières occidentales du pays, affirme l’étudiant en médecine de 23 ans, joint au téléphone par l'AFP depuis l'Afrique du Sud.

"C'est risqué de partir, mais risqué aussi de rester", argumente Adamu. Imagine que "la guerre dure un an, nous devrions attendre ici un an... souffle-t-il. Il faut partir à tout prix." 

"Nous devons essayer de sortir d'ici via la Pologne", s’inquiète Kuziva, 23 ans, un étudiant zimbabwéen en école d'ingénieur. "Il y a eu beaucoup de combats ici, j'espère qu'on s'en sortira vivants."

Seule bonne nouvelle depuis le début du conflit, l’Ukraine et la Russie se sont accordées le 3 février 2022 lors de pourparlers à la frontière biélorusse de mettre en place des couloirs humanitaires pour l’évacuation des civils. Ce qui pourrait aider les nombreux Africains encore coincés dans les villes bombardées. Peu de pays africains ont une ambassade à Kiev, ce qui ne simplifie pas la situation. Le secrétaire d'Etat aux Sénégalais de l'étranger, Moïse Sarr, a indiqué qu'une douzaine d'ambassades africaines ont "mutualisé leurs moyens et leurs efforts" pour accompagner les ressortissants africains se trouvant en Ukraine.

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