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RDC : les policiers tuent une personne en dispersant des manifestants catholiques opposés au président Joseph Kabila

Les forces de l'ordre ont également blessé deux autres personnes lors de la dispersion d'une "marche pacifique" de catholiques à Kinshasa.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des policiers tirent des gaz lacrymogènes sur des manifestants catholiques à Kinshasa, en République démocratique du Congo, le 21 janvier 2018. (KENNY KATOMBE / REUTERS)

Au moins une personne a été tuée et deux autres blessées par la police, dimanche 25 février, lors d'une manifestation à Kinshasa (République démocratique du Congo). Des catholiques s'étaient rassemblés pour protester contre le maintien au pouvoir du président Joseh Kabila. Le frère de la victime a affirmé qu'un policier avait "tiré sur [son] frère à bout portant dans l'enceinte de la paroisse Saint Benoît". L'homme, touché "à la poitrine", est mort à l'hôpital St Joseph de Limete, a précisé le directeur de l'établissement.

Les "marches pacifiques" des catholiques avaient été interdites à Kinshasa, samedi 24 février. La police s'était donné pour objectif de faire "zéro mort" lors de cette troisième marche. Les deux précédentes, les 31 décembre et 21 janvier, avaient fait une quinzaine de morts selon l'Eglise, deux d'après les autorités.

Kabila refuse de quitter la présidence

D'autres rassemblements ont eu lieu à Kisangani, dans le nord-est du pays. Des centaines de fidèles qui sortaient de la messe ont commencé à marcher avant d'être dispersés par les forces de sécurité, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et tiré à balles réelles. Deux personnes au moins ont été blessés par balles, selon un correspondant de l'AFP. Les fidèles se sont repliés dans l'enceinte d'une paroisse en chantant le Debout congolais, l'hymne national de la RDC.

Dans plusieurs autres villes, les marches ont été étouffées par les forces de sécurité qui se sont déployées en grand nombre devant toutes les églises catholiques, ont rapporté les correspondants de l'AFP. C'est le cas à Kikwit (Sud-Ouest) et à Goma (Est), où deux jeunes gens ont été brutalisés par la police. Dans la ville voisine de Bukavu, toute tentative d'attroupement était systématiquement dispersée par des gaz lacrymogènes.

Ces marches sont organisées à l'appel du Comité laïc de coordination (CLC), un collectif d'intellectuels proche de l'Eglise catholique. Ils demandent à Joseph Kabila de déclarer publiquement qu'il ne sera pas candidat aux élections prévues le 23 décembre 2018. Le président refuse de quitter le pouvoir depuis la fin de son mandat, le 20 décembre 2016.

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