Insécurité, malnutrition, épidémies, inondations… Ces maux qui ravagent le Niger
La situation sécuritaire reste "volatile" dans le sud-est et l'ouest du Niger, proches du Burkina Faso, du Mali et du Nigeria, en raison de la persistance des attaques qui ont fait une centaine de victimes en 2018, estime l’ONU. A cause des flux de populations fuyant les violences, 10% des Nigériens ont besoin d’une assistance humanitaire.
"La situation sécuritaire reste volatile dans la région de Diffa (sud-est), mais aussi dans celles de Tahoua et Tillabéri (ouest) à la frontière avec le Mali et le Burkina Faso", selon des données chiffrées et infographiques du Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) transmises à l'AFP.
L'Ocha cite les attaques meurtrières des groupes armés et des affrontements entre communautés locales.
En 2018, 107 personnes ont été tuées, 97 ont été blessées dans "206 incidents" dont 184 attaques menées par des groupes armés et 22 conflits inter-communautaires survenus dans ces trois régions, précise Ocha. Dans le même temps, 131 personnes y ont été "enlevées".
Diffa (sud-est), où sévit depuis 2015 le groupe djihadiste nigérian Boko Haram, a été le théâtre de 156 "incidents" contre 46 à Tillabéri et 4 à Tahoua, détaille l'agence onusienne.
L'ONU s'inquiète du recours aux engins explosifs artisanaux "en passe de devenir le principal modus operandi" (mode opératoire) des groupes armés agissant dans plusieurs départements voisins du Burkina Faso.
Selon les Nations Unies, 2,3 millions de personnes, dont la moitié vit dans les trois régions affectées par les activités djihadistes, ont besoin d'une assistance humanitaire en raison de la crise alimentaire, aggravée par les déplacements de populations. Ce qui représente plus de 10% de la population du pays.
"Effroyables violences"
Diffa abrite plus de 300 000 réfugiés et déplacés du fait de Boko Haram, dont des milliers vivent aux dépens d'une population locale déjà très pauvre, rapportent les ONG. Tillabéri et Tahoua accueillent quelque 52 000 personnes forcées de se déplacer depuis janvier 2018, alors que ces régions hébergent déjà depuis 2012, plus de 57 405 réfugiés maliens.
Ces deux zones sont le théâtre "d'effroyables violences" de "groupes armés tuant, enlevant des civils" , "brûlant les écoles et pillant les maisons, les entreprises et le bétail", avait déploré en décembre 2018 le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). Ces menaces empêchent la distribution de l'aide à l'ensemble des personnes dans le besoin, avait alerté le HCR.
Malnutrition et inondations
"En plus de la malnutrition et de l’insécurité alimentaire récurrentes, le Niger fait face aux défis liés aux épidémies et aux inondations. Les flux de populations fuyant les violences causées par les groupes armés, au Nigéria voisin, aggravent le contexte et les besoins humanitaires nécessitant une action urgente", explique l'Ocha.
En matière alimentaire, "la situation nutritionnelle des enfants de moins de cinq ans (…) est toujours sérieuse" et "162 zones (sont) extrêmement et moyennement vulnérables regroupant 3 668 villages, campements et tribus", selon la même source.
En ce qui concerne les inondations, elles ont affecté en 2018 "plus de 200 000 personnes " dans les régions de Dosso (sud-est), Niamey (ouest), la capitale et Maradi (sud), la seconde ville du pays. Dans le même temps, "12 000 logements (ont été) détruits, 16 000 têtes de bétail perdues et 9800 hectares de cultures ensevelies".
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