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Niger : les forces spéciales françaises sont intervenues à Agadez

Le ministre de la Défense a annoncé cet assaut au lendemain d'attentats perpétrés par un groupe jihadiste, qui ont fait une vingtaine de morts.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Capture d'écran d'une vidéo diffusée par Télé Sahel montrant l'épave du véhicule de l'attentat suicide contre la base militaire d'Agadez, dans le nord du Niger, le 23 mai 2013. (TELE SAHEL / AFP)

Les forces spéciales françaises sont intervenues à Agadez, dans le nord du Niger, pour y faire cesser la prise d'otages qui avait démarré jeudi 23 mai après un attentat suicide, a annoncé vendredi le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. "A l'heure où je vous parle, la situation est stabilisée, en particulier à Agadez, où nos forces spéciales sont intervenues en soutien des forces nigériennes, à la demande du président Issoufou", a précisé le ministre. 

Deux morts parmi les terroristes

"L'assaut s'est déroulé vendredi à l'aube", assure-t-on au ministère de la Défense, alors que le ministre de la Défense nigérien, Mahamadou Karidjo, avait affirmé que l'opération s'était achevée jeudi soir. A Paris, le ministère a fait état de "deux terroristes, preneurs d'otages" tués, en soulignant que c'était "un premier bilan".

Le porte-parole du gouvernement nigérien, Morou Amadou, a confirmé l'intervention de la France et la mort de deux jihadistes durant l'affrontement auprès de l'agence Associated Press (en anglais). Il a expliqué que le gouvernement avait cru à une prise d'otages parce que les terroristes s'étaient retranchés dans les dortoirs de la base militaire, mais qu'en réalité, aucun soldat n'avait été kidnappé.

L’assaut a été donné à Agadez avec l’aide des forces françaises (France 2 - Loubna Anaki)

Menaces de nouvelles attaques au Niger

Les islamistes du Mujao ont revendiqué vendredi les deux attentats suicides perpétrés contre la base d'Agadez et la mine d'uranium d'Areva à Arlit, plus au nord. Ils ont fait au moins 21 morts et plusieurs dizaines de blessés. Leur objectif était d'attaquer les intérêts de la France au Niger, en représailles à sa présence militaire au Mali, ainsi que les autorités nigériennes, qui soutiennent les opérations militaires au Mali.

Ces attentats ont été "supervisés" par le jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar, selon un porte-parole de son groupe, la brigade des Moulathamine, mouvement dissident d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). La formation de Belmokhtar a menacé de lancer de nouvelles attaques au Niger, dans un communiqué mis en ligne vendredi par des sites islamistes. C'est la première fois que Mokhtar Belmokhtar se manifeste depuis que sa mort a été annoncée par le Tchad en mars. Ce décès n'avait jamais été confirmé par la France et avait été démenti par des sites islamistes.

La France reste ferme

"L'objectif [des terroristes] était que le Mali devienne un sanctuaire islamiste, ça ne le sera pas. Il faut maintenant éviter qu'il y ait, soit au Nord-Niger, soit dans une partie du Tchad, des risques identiques", a précisé vendredi Jean-Yves Le Drian. Il a qualifié la région du Sahel de "zone d'instabilité".

La veille, François Hollande avait déclaré que Paris appuierait "tous les efforts des Nigériens pour faire cesser la prise d'otages" à Agadez et "anéantir" le groupe qui a porté les attaques. "Il ne s'agit pas d'intervenir au Niger comme nous l'avons fait au Mali, mais nous aurons la même volonté de coopérer pour lutter contre le terrorisme", avait déclaré le chef de l'Etat, en marge d'une visite à Leipzig, en Allemagne. Vendredi, le président a une nouvelle fois condamné les deux attentats, y voyant "une preuve supplémentaire" de la nécessité de soutenir l'Afrique contre le terrorisme.

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