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La mort du poissonnier d’Al-Hoceima révolte le Rif marocain

Il s’appelait Mouhcine Fikri. Il est mort dans des circonstances étranges, happé par le mécanisme d’une benne à ordure. Vraisemblablement, il voulait récupérer la marchandise que des agents y avaient jetée. Du poisson interdit à la pêche. Une foule immense a suivi son enterrement.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Capture d'écran du site Media24. Manifestation dans les rues d'Al-Hoceima samedi 29 octobre 2016. (DR)

La petite ville portuaire d’Al-Hoceima est sous le choc. Un cortège immense a suivi le corps du jeune vendeur de poissons jusqu’à sa dernière demeure. Le roi a mandaté son ministre de l’Intérieur auprès de la famille pour présenter ses condoléances. Toute la lumière sera faite, a promis Mohammed VI, sur les circonstances de la mort du jeune homme.

Car rien n’est très clair dans ce dossier. Fikri,marchand grossiste en poissons était en possession, selon le site Telquel, de 500 kg d’espadon, espèce interdite à la pêche en ce moment. Sa marchandise lui a été confisquée puis détruite, jetée dans une benne à ordure. Trois individus, dont Fikri, sont alors montés dans la benne pour empêcher la destruction du poisson. Mauvaise manœuvre ou acte délibéré, le mécanisme de la benne a été malgré tout mis en œuvre, coinçant le poissonnier et le tuant.
 
 Le véhicule du  drameDès lors, les réseaux sociaux se sont enflammés, évoquant a minima une humiliation, ou pire un meurtre. Le mot-dièse #Jesuis Mohssin_Fikri a vite fait son apparition. Des rumeurs de corruption ont aussi été relayées. Un crime à défaut d'un bakchich.
 
Le site Media24, à l’issue d’une enquête fouillée, soutient la thèse de l’accident. Mais comme le rappelle l’AFP, cette région du Rif est prompte à s’enflammer. L’indignation et la colère face à la mort tragique de Fikri ont, en tout cas, suffisamment fait monter la pression pour que le roi envoie un signal fort.

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