Washington salue la progression "spectaculaire" de la France au Mali
Le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, a ajouté vendredi que le défi à venir est immense pour la France pour se "retirer du conflit".
Des compliments et une mise en garde de la part de Washington. Le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, a estimé vendredi 1er février que les forces françaises au Mali ont progressé "de façon spectaculaire" face aux groupes islamistes armés, mais que le défi à venir est immense pour s'assurer que les pays africains puissent prendre le relais.
"Elles (les forces françaises) ont progressé de façon spectaculaire. Je salue leur travail, a déclaré Leon Panetta, trois semaines après le lancement de l'opération militaire française. Elles ont progressé beaucoup plus vite que ce que nous avions anticipé".
Le retrait du Mali "va demander beaucoup de travail"
Leon Panetta, qui s'apprête à quitter la vie publique après avoir successivement dirigé la CIA (2009-2011) puis le Pentagone (depuis juillet 2011), estime que, à l'image de ce qui se passe en Afghanistan, la difficulté centrale réside dans la façon dont les forces quitteront le pays. "Dans la plupart des conflits dans lesquels vous vous engagez, le défi auquel vous faites face n'est pas seulement 'comment mener à bien la mission que vous vous êtes fixée', mais aussi 'comment vous retirer du conflit'", souligne-t-il.
"Nous avons été confrontés à cela en Irak, en Afghanistan et les Français vont maintenant y être confrontés au Mali. La clé est de le faire de telle façon que le pays dans lequel vous vous trouvez soit, in fine, en position de prendre en charge la sécurité", explique-t-il."C'est la clé en Afghanistan et ce sera la clé au Mali (...). Et cela va demander beaucoup de travail".
"Les Français ont pris la bonne décision"
Leon Panetta a assuré qu'il n'y avait jamais eu la moindre réserve des Etats-Unis sur ce dossier. "Il n'y a jamais eu, d'aucune façon, une quelconque réticence ici ou à la Maison Blanche à aider les Français", a-t-il assuré. "Sincèrement, Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) est l'ennemi des Etats-Unis et nous pensons que les Français ont pris la bonne décision en intervenant pour s'assurer qu'ils n'installent pas une base opérationnelle à partir de laquelle ils pourraient attaquer l'Europe ou les Etats-Unis", a-t-il ajouté.
Le président français François Hollande est attendu samedi au Mali, où il pourrait annoncer un début de désengagement français, alors que plus de 3 500 soldats sont déployés sur le terrain. Les évènements se sont accélérés le week-end dernier avec la reprise de Gao et Tombouctou et l'arrivée mardi soir de soldats français à l'aéroport de Kidal, ville tenue par des rebelles touareg et des islamistes dissidents s'affirmant "modérés".
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