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Mali : au moins 95 personnes tuées dans un village dogon dans le centre du pays

Des hommes armés ont fait irruption et tué près de 100 personnes, d'après un élu local et une source sécuritaire malienne. Depuis 2015, des violences, qui ont souvent pour origine des rivalités entre ethnies, se sont propagées du nord au centre du Mali.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Dans un village dogon, au Mali, le 2 mai 2019. (PHILIPPE ROY / AFP)

"C'est un village dogon qui a été quasiment rasé." Au moins 95 habitants du village dogon de Sobane-Kou, dans le centre du Mali, ont été tués, dans la nuit du dimanche 9 au lundi 10 juin, par des hommes armés, selon un élu local et une source sécuritaire.

Les auteurs du massacre ne sont pas identifiés. Cette région du Mali est, depuis 2015, le théâtre d'affrontements entre les Peuls, traditionnellement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon, qui pratiquent essentiellement l'agriculture et ont créé leurs "groupes d'autodéfense". L'apparition du groupe jihadiste du prédicateur Amadou Koufa, qui recrute prioritairement parmi les Peuls, joue aussi un rôle.

"Selon les civils, ce sont des hommes armés qui sont venus tirer, piller et brûler. C'est un village de 300 habitants. C'est vraiment la désolation", a ajouté, sous le couvert de l'anonymat, un élu de la commune de Koundou, où se situe ce village. "Nous avons pour le moment 95 civils tués, les corps sont calcinés, nous continuons de chercher des corps", a déclaré l'élu. Une information confirmée par une source sécuritaire malienne.

Un massacre d'un village peul en mars

Le nord du Mali est tombé, en mars-avril 2012, sous la coupe de groupes jihadistes, en grande partie dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, qui se poursuit. Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, malgré la signature en 2015 d'un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes, dont l'application accumule les retards.

Depuis 2015, ces violences se sont propagées du nord au centre du pays, voire parfois au sud. Elles se concentrent surtout dans le centre, se mêlant très souvent à des conflits intercommunautaires, un phénomène que connaissent également le Burkina Faso et le Niger voisins. Elles ont culminé le 23 mars avec le massacre à Ogossagou, près de la frontière burkinabè, de quelque 160 villageois peuls par des membres présumés de groupes de chasseurs dogons.

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