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Liberia: George Weah «gagne son dernier match en Afrique», un énorme défi

George Weah, l’enfant des bidonvilles de Monrovia accède à la présidence de son pays. Les Libériens sont aux anges. L'ex-star du football s’est engagée à lutter contre la pauvreté et la corruption. Ses adversaires lui reprochent déjà son inexpérience politique. Les défis semblent gigantesques à surmonter.
Article rédigé par Martin Mateso
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
George Weah, le nouveau président élu du Libéria. A ses détracteurs, il déclare qu'il mesure l'importance et la responsabilité de sa tâche. (Photo Reuters/Luc Gnago)

 
On avait déjà vu un président musicien, comme ce fut le cas en Haïti avec Michel Joseph Martelly, mais, jamais encore, on n’avait connu de président footballeur, écrit le journal burkinabè Le Pays. C’est chose faite et cela se passe au Liberia, le pays des surprises, connu aussi pour avoir porté en 2006, pour la première fois de l’histoire africaine, une femme à la présidence de la République.

«On peut donc dire que Weah gagne son dernier match en Afrique», s’exclame le journal qui ajoute: «Reste maintenant à Georges Weah à travailler, à prouver qu’il mérite la confiance du peuple et que l’on n’a pas forcément besoin d’être titulaire d’une chaire pour faire un bon président. C’est un énorme défi que le peuple libérien lui a lancé et c’est à lui de travailler à le relever de la plus belle des manières».

Pour l’instant sa victoire a provoqué une énorme explosion de joie inédite à Monrovia, et particulièrement dans les bidonvilles de la capitale dont George Weah est issu. La foule a envahi les artères de la ville.

«C’est comme si on avait gagné la Coupe du monde de football », s’enthousiasme un partisan qui brandit le portrait du nouveau président. Les Libériens en sont convaincus: désormais «le pouvoir appartient au peuple». Ils espèrent que leur cauchemar touche à sa fin.

«Je mesure l’importance et la responsabilité de l’immense tâche que j’entreprends aujourd’hui. L’heure du changement est venue», a écrit George Weah, dans un message à ses compatriotes sur Twitter.

Aussitôt après l'annonce de sa victoire, les supporters de George Weah ont envahi les rues de la capitale, Monrovia . (Photo Reuters/Thierry Gouegnon  )

Le président élu s’est engagé à lutter contre la pauvreté et la corruption. Il rappelle volontiers que son rêve de gamin, c’était de sortir de la pauvreté pour aider le maximum de concitoyens.

«Moi, je n’ai jamais volé quiconque, et je vais en finir avec ça. Il n’y aura aucune place au sein de mon gouvernement pour les corrompus. Lesquels pourraient être jugés par un tribunal dédié», confie-il à l'hebdomadaire L’Express.

George Weah ne fait pas partie de l’élite issue d’anciens esclaves américains qui domine traditionnellement la vie politique du Liberia. Comme il l’expliquait durant la campagne électorale, il veut réconcilier les Libériens en réduisant le fossé qui sépare les classes dirigeantes du petit peuple.

«Dans la maison de mon enfance, il y avait 15 enfants, cousins et cousines, nés dans le ghetto, que ma grand-mère avait rassemblés sous son toit. Nous vivions comme une seule et même famille (...) Quand on n’a connu la misère comme celle que l’on vit dans les ghettos de Monrovia, on n’oublie pas».

George Weah a promis à ses compatriotes l’école gratuite. Il veut développer les infrastructures et le système de santé.

Mais, comme l’écrit la Tribune Afrique, «les chantiers qui attendent l’ancien Ballon d’or sont aussi immenses que les espoirs qu’a suscités sa candidature».

C’est dire si l’euphorie suscitée par sa victoire pourrait être de courte durée.

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