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Tunisie. Le président tire à boulets rouges sur ses alliés islamistes

Moncef Marzouki a estimé que les pratiques d'Ennahda lui rappelaient l'époque du dictateur Ben Ali.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Moncef Marzouki, le 25 juillet 2012 à Tunis. (FETHI BELAID / AFP)

AFRIQUE - Moncef Marzouki ne supporte plus ses alliés islamistes. Le président tunisien a critiqué avec virulence, vendredi 24 août, ses alliés islamistes du mouvement Ennahda dans une lettre à l'ouverture du congrès de son parti, le Congrès pour la République (CPR).

"Ce qui complique la situation, c'est le sentiment grandissant que nos frères d'Ennahda s'emploient à contrôler les rouages administratifs et politiques de l'Etat", a écrit le président dans cette déclaration lue par l'un de ses conseillers à l'ouverture du congrès. "Ce sont des pratiques qui nous rappellent l'ère révolue" du président déchu Ben Ali, a-t-il dit, dénonçant "des nominations de partisans (d'Ennahda à des postes clés), qu'ils soient compétents ou non".

Des ministres d'Ennahda ont quitté la salle

En signe de protestation, plusieurs membres du gouvernement appartenant au parti islamiste ont quitté la salle, dont le ministre des Droits de l'homme, Samir Dilou, et celui de l'Intérieur, Ali Larayedh. Ennahda, le CPR et un autre parti de centre-gauche, Ettakatol, ont formé après l'élection en octobre 2011 de l'Assemblée nationale constituante une coalition pour diriger le pays.

Les islamistes dominent largement cette alliance et de nombreux représentants de la société civile et de l'opposition reprochent au président Marzouki, un dissident historique sous Ben Ali, de ne pas résister à la dérive autoritaire d'Ennahda. Les islamistes sont très critiqués pour avoir nommé leurs partisans à la tête de médias publics, pour un projet de loi prévoyant des peines de prison pour les "atteintes au sacré" et pour une proposition d'article constitutionnel évoquant la complémentarité plutôt que l'égalité entre hommes et femmes.

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