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Au Cap, arracher les arbres non indigènes évitera les coupures d’eau
C’est l’ONG Nature Conservancy qui le dit. Arracher les arbres qui ne sont pas originaire du continent réglera les problèmes d’approvisionnement en eau de la ville du Cap. Car après trois années d’une sécheresse intense, il s’agit de trouver une solution afin d’éviter le «jour zéro», où les robinets seront à sec.
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Selon l’ONG, c’est juste une question de temps, en raison de l’accroissement de la population et du changement climatique, et d’une offre dégradée par la pollution et les plantes invasives. En 2021, la demande en eau potable dépassera la fourniture dans la région. Car depuis le début des années 2000, la fourniture en eau ne peut plus suivre l’accroissement de la population du Cap, qui a triplé en 30 ans, passant de un à trois millions.
Eviter la réponse industrielle
Jusqu’à présent, la réponse à la crise se faisait par l’infrastructure «grise», comme le dessalement de l’eau, le recyclage des eaux usées ou le pompage des eaux souterraines. La municipalité, pour éviter un futur «jour zéro», s’est lancée dans un vaste plan d’investissement. Quatre usines de dessalement, deux forages pour extraire l’eau des aquifères, et enfin un point d’approvisionnement à partir d’une eau usée.
Pourtant, nous dit Nature Conservancy, des solutions vertes existes, qui ont le potentiel pour fournir des volumes significatifs à des coûts bien moindres que ceux des options industrielles.
Le rôle des plantes invasives
Dans la région du Cap, depuis des années, on a planté des arbres exogènes, gourmands en eau, comme l’acacia, le pin ou encore l’eucalyptus. Ainsi, chaque année, ces plantes engloutissent 55,4 milliards de litres d’eau (55 millions de m3, soit 55.000 piscines olympiques). C’est aussi deux mois de consommation des habitants. Selon les auteurs du rapport, ces plantes consommeraient 20% d’eau en plus par hectare que les espèces locales.
Arracher ces arbres étrangers et également restaurer les bassins versants permettraient de récupérer ce manque à gagner en six ans. Au bout de 30 ans, on atteindrait même, selon l’étude, un bénéfice hydrique de 100 millions de m3. C’est-à-dire un tiers de la consommation annuelle du Cap. Et ce, alors que les options industrielles coûteraient de 5 à 12 fois plus cher sans atteindre le résultat des solutions douces.
Un atout de bio diversité
La région du Cap regroupe 20% du capital végétal de l’Afrique. 70% de ces plantes ne se trouvent nulle part ailleurs. Les plantes invasives risquent de conquérir le terrain en remplaçant les espèces indigènes. Elles vont dégrader le patrimoine écologique de sols et accroître le nombre et la sévérité des feux de forêt. Une autre bonne raison pour les arracher en masse.
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