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Egypte: une loi controversée qui punit les manifestants

Le 23 février 2015, un tribunal égyptien a condamné un militant des droits de l’Homme à 5 ans de prison. Le blogueur Alaa Abdel Fattah a été jugé avec une vingtaine de militants de gauche pour des violences lors d’une manifestation interdite. Peut-on encore manifester en Egypte?
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Le militant des droits de l'Homme Alaa Abdel Fattah lors de son procès au Caire en novembre 2014. (AFP/ Mohamed Hassan )

Quatre ans après le soulèvement anti-Moubarak, tout est fait pour dissuader les militants pacifistes les plus motivés. La loi 107 en vigueur depuis plus d’un an impose des conditions drastiques au droit à se rassembler. Selon le texte adopté fin novembre 2013, les organisateurs doivent informer la police au moins trois jours à l’avance, en donnant leur identité et toutes leurs coordonnées.

Il faut aussi annoncer au préalable le thème de la manifestation, son parcours, son trajet et une estimation du nombre de participants. Les revendications des manifestants et leurs slogans doivent aussi être connus au préalable par la police. Autant de détails et de contraintes qui rendent impossible l’obtention d’une autorisation par le ministère de l’Intérieur.
 
Une loi controversée 
Cette loi décriée par les associations des droits de l’Homme permet aux forces de sécurité de faire usage de balles en caoutchouc et de balles réelles pour disperser les manifestations interdites. Elle prévoit aussi une amende de plus de 11.000 euros et des années de prison pour les contrevenants. 

L’ONU avait demandé la modification ou l’abrogation de cette loi truffée de lacunes, mais depuis son adoption rien n’a changé. Des dizaines de militants libéraux croupissent en prison pour avoir manifesté sans autorisation. Des sanctions excessives qui s'ajoutent à celles concernant les Frères musulmans. Plus de 16.000 partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi sont aujourd'hui derrière les barreaux. Certains d'entre eux ont été condamnés à mort lors de procès de masse expéditifs. 

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