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Sao Tomé-et-Principe: des billets avec moins de zéros en 2018

L'archipel de Sao Tomé-et-Principe a lancé une réforme monétaire afin de gagner en crédibilité sur le marché financier international. Les nouvelles coupures et pièces de dobras, qui circuleront à compter de 2018, concrétisent cette démarche.
Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Les nouveaux billets et pièces de dobras seront en circulation le 1er janvier 2018 à Sao Tomé-et-Principe (Capture d'écran)

Les Santoméens auront dès le 1er janvier 2018 de nouvelles coupures de dobras dans leur porte-monnaie. Les billets ne seront pas seulement neufs, leur valeur faciale aura trois zéros en moins.

Les anciens billets de 5.000, 10.000, 20.000, 50.000 et 100.000 dobras sont remplacés par des coupures de 5, 10, 20, 50 et 100 qui ont été dévoilées en août 2017. Un nouveau venu fait son apparition, le billet de 200 dobras. Cinq nouvelles pièces seront également mises en circulation.


Plus crédible
«Nous voulons montrer aux investisseurs potentiels que l'économie se développe. Il est bon d'avoir une monnaie plus forte, et nous pensons y parvenir avec moins de zéros au dobra», a expliqué Hélio Almeida, gouverneur de la Banque centrale de Sao Tomé-et-Principé, rapporte l'AFP.

Le nouveau dobra est également plus en phase avec le taux d'inflation qui a fortement reculé ces dernières années, grâce notamment à l'arrimage à l'euro par le biais d'un accord signé entre l'ancienne colonie portugaise et le Portugal en juillet 2009. Le taux d'inflation est passé de «30% en 2008» à «environ 6%» aujourd'hui. 

Le taux de change du dobra, qui bénéficie donc d'une parité fixe avec l'euro, évolue de facto. Un euro valait 24 500 dobras. Dans quelques jours, il vaudra 24,5 dobras. 

Moins falsifiable
Les nouvelles coupures, fabriquées en Angleterre comme les anciennes, mettent en valeur la faune et la flore sauvage du pays. Espèces végétales et animaux succèdent ainsi au visage du roi Amador, à l'origine de la révolte des esclaves de 1595, au centre des billets mais il reste présent sur les coupures où il est un signe de sécurité.

Selon la banque centrale, l'ancienne monnaie devrait être retiré du marché au terme d'un processus de collecte qui devrait durer deux ans. 

Cette réforme monétaire, qui n'a aucune incidence majeure sur le taux de change, ne vise pas seulement à rendre le dobra plus crédible. C'est aussi une arme contre les faussaires.

«Les billets que nous avons distribués pendant plus d'une décennie ont fait l'objet de nombreuses tentatives de fraude», avait indiqué en août 2017 le Premier ministre Patrice Trovoada. «Les nouveaux billets apporteront une plus grande sécurité au système et faciliteront les transactions», a-t-il par ailleurs précisé, selon l'AFP. 

Les Santoméens craignent, eux, une flambée des prix. Mais les autorités se veulent rassurantes. «Il n'y aura pas une crise dans les prix car on ne va perdre la parité fixe du dobra avec l'euro», a assuré le gouverneur de la banque centrale. 








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