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Première exposition personnelle en Europe de l'artiste zimbabwéen Richard Mudariki

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min

Même si aujourd'hui il vit en Afrique du Sud, il demeure à l'avant-garde des arts visuels du Zimbabwe.

La galerie Polaris à Paris présente du 12 octobre au 17 novembre 2019 Mubvakure (Celui qui vient de loin), une série d'œuvres sur papier et de peintures sur toile de l'artiste zimbabwéen Richard Mudariki.

Né en 1985, il se forme à l'art à 14 ans à Harare. Deux ans plus tard, il est exposé avec d'autres artistes contemporains de la capitale. A 23 ans, en 2008, il déménage au Cap, en Afrique du Sud, où il vit et travaille depuis. Malgré cette expatriation, il demeure à l'avant-garde des arts visuels du Zimbabwe.

"Je veux faire partie du récit de l'histoire de l'art. Je veux contribuer à l'histoire du Zimbabwe et du continent", déclarait Mudariki en 2017 sur la plateforme web IOL.

L'artiste nous pousse à réfléchir aux maux de l'Afrique : post-colonialisme, corruption, violations des droits de l'Homme, misogynie… Il revendique son rôle d’observateur indissociable de celui d’artiste. Il se réfère "souvent à l’art occidental, qu’il resitue, réinvente, transforme ingénieusement et non sans humour, avec les canons de l’art africain. Il peint des représentants de la monarchie britannique (le Zimbabwe est une ancienne colonie Britannique, la Rhodésie du Sud), des personnalités du monde artistique, religieux et politique. Tous deviennent des acteurs à part entière de son œuvre", précise le site Africavivre. (RICHARD MUDARIKI)
"Ma relation avec la politique est non linéaire, multidimensionnelle et multiforme. Je considère la politique comme la relation complexe entre un groupe de personnes - une relation qui va au-delà de la politique d’Etat et englobe les relations de pouvoir dans une communauté, une entreprise, une famille, une école, un métier, etc. Mon travail tente d’interpréter cette interaction entre des individus appartenant à des groupes à une période donnée. (…) L'artiste devient alors une sorte de cueilleur d'informations, une personne qui capture les sentiments, les espoirs, les peurs, les questions et les plaisirs d'une société et traduit ces informations en créant des objets qui incarnent des informations que le public peut apprécier ou méditer", déclare-t-il dans un entretien à "Artafrica" en 2015. (RICHARD MUDARIKI)
Depuis plusieurs années, les Etats-Unis s'intéressent à son œuvre. Ugochukwu-Smooth C. Nzewi, artiste nigérian, historien de l'art et conservateur au Cleveland Museum of Art raconte au magazine d'art "Contemporary And (C&)" : "Son travail montre une compréhension profonde des exigences de la peinture et du symbolisme des récits pour aborder la condition humaine. Il offre des perspectives perspicaces et éclairantes sur des questions cruciales au Zimbabwe, en Afrique du Sud et plus loin dans le monde. Dans ses peintures modernistes, nous suivons les satires politiques et l'humour décapant qui montrent comment l’Afrique, dans une large mesure, est restée un rêve reporté." (RICHARD MUDARIKI)
"Les peintures de Mudariki parlent non seulement de la politique et des enjeux mondiaux, mais aussi de son histoire personnelle et de sa propre pratique artistique, en cristallisant ses propres motivations et intentions. Comme un metteur en scène, peignant tous ses personnages pour les faire jouer dans son drame pictural, Mudariki nous permet d'appréhender la situation politique de ce monde", explique la galerie Polaris. Il oblige le spectateur à devenir lui-même acteur à part entière de l'œuvre présentée, à raconter la suite de l'histoire.   (RICHARD MUDARIKI)

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