Cet article date de plus de cinq ans.
Les cavaliers mossis du Burkina Faso, une exposition photo de Philippe Bordas
Publié le 30/06/2019 15:57
La jeunesse burkinabè fait revivre la grandeur de la cavalerie de l'ancien Empire mossi.
L'exposition est présentée à la galerie In Camera à Paris jusqu'au 31 juillet 2019, puis pendant tout le mois de septembre.
Les photos, signées Philippe Bordas, ont été réalisées en argentique entre 2011 et 2014 dans les rues de la capitale Ouagadougou. Elles forment le dernier volet d’une œuvre au long cours, intitulée "L’Afrique héroïque" .
Ouedraogo, qui peut se traduire par étalon ou "cheval mâle", fils de la princesse guerrière Yennenga et d'un prince malinké en exil, est le fondateur (au XIIe siècle) du royaume mossi en Afrique de l'ouest. Dans l’ancienne Haute-Volta, dominée par ce royaume, le cheval définit le rang, le prestige, l’appartenance à la grande Histoire. Mais sa majestueuse cavalerie, composée de 10.000 chevaux, a disparu après l'opération de conquête de l'armée française en 1896. (PHILIPPE BORDAS)
Depuis quelques années, le faste de cette unité équestre, restée présente dans les mémoires, a été ressuscité grâce à l'action d'une famille de cavaliers virtuoses. Les recherches d'historiens burkinabés ont permis de reconstituer les tenues ancestrales. Les jeunes qui perpétuent la tradition sont pour la plupart des descendants des cavaliers et des amazones de l’armée de l’ancien roi, le Mogho Naaba. (PHILIPPE BORDAS)
Les chevaux se déplacent en liberté, "traversant les avenues bitumées, les ruelles de terre, sautant les trottoirs, patientant au feu rouge près des taxis et des nuées de petits scooters», raconte Philippe Bordas. Ils s'arrêtent parfois devant les maisons simplement pour paître. (PHILIPPE BORDAS)
Torse nu ou en habit de soirée, les jeunes se déplacent dans la capitale et ses alentours juchés sur leur monture. Ils se donnent rendez-vous devant un bar ou une boîte de nuit, se retrouvent à des spectacles ou des cérémonies. Ils rappellent ainsi à tous le culte équestre de la noblesse et de la beauté. Emblème et âme du pays, les chevaux sont redevenus les rois de la ville. (PHILIPPE BORDAS)
Philippe Bordas est un écrivain et photographe français né en 1961. Il démarre en 1988 un travail au long cours intitulé "L’Afrique Héroïque". Il commence la photographie en 1990 et devient pensionnaire de la Villa Médicis à Rome en 1996. Il a parcouru le continent pendant quinze ans. Son album "L'Afrique à poings nus" a été récompensé du Prix Nadar en 2004. Son exposition "Les Chasseurs du Mali" a été présentée à la Biennale de la photographie de Bamako puis à l'Institut français du Gabon en 2012. "Philippe Bordas s’attache par le texte et l’image à sortir d’oubli, à magnifier les figures d’une aristocratie populaire - réprouvés et exclus d’Afrique et de France, des cités et des bidonvilles, qui se sont créé un destin, ont inventé un style", conclut In Camera. (PHILIPPE BORDAS)
Partager : l’article sur les réseaux sociaux
Partagez sur whatsApp (nouvel onglet) (Nouvelle fenêtre)
Partagez sur facebook (nouvel onglet) (Nouvelle fenêtre)
Partagez par email (Nouvelle fenêtre)
Partagez (Nouvelle fenêtre)
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.