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Afikaris présente avec "We paint humans", la jeune scène artistique camerounaise
Publié le 13/08/2020 10:11
Temps de lecture : 1min
Cette exposition, souligne la richesse et la diversité de ce nouveau souffle dans la peinture camerounaise.
De nombreuses initiatives comme Doual’Art (1991), le Cercle Kapsiki (1998) ou encore la Douala art fair (2018) sont à l’origine de cette effervescence dans l’art au Cameroun. Avec l’exposition We paint humans , Afikaris met en lumière le travail de Jean David Nkot, Salifou Lindou, Moustapha Baidi Oumarou et Anjel, des peintres aux techniques et à l’esthétique différentes. Que ce soit pour dénoncer, critiquer ou transmettre un message d’espoir, leurs œuvres trouvent aujourd’hui une résonance sur la scène internationale.
Jean David Nkot est né en 1989 au Cameroun où il vit et travaille. Peintre de la condition humaine, le corps et le territoire sont les sujets-clés autour desquels il structure sa démarche plastique. Dans ses dernières toiles, il s’intéresse aux travailleurs : coiffeur, technicien, électricien… En exposant le visage de ces anonymes et en attirant le regard sur leur vie, il rend justice à ceux que les livres d’histoire ne retiennent pas. (JEAN DAVID NKOT – AFIKARIS)
Moustapha Baidi Oumarou né en 1997 à l’extrême nord du pays est un artiste humaniste qui milite pour un monde plus juste et plus ouvert. Sa peinture se veut positive et optimiste. Ses toiles et ses dessins sont une tentative de relayer ce que les oubliés et les plus vulnérables ne peuvent pas exprimer avec des mots. Il explique : "Mon travail est centré sur l’humain. Mes personnages représentent l’homme fleur. Ils symbolisent les instants d’humanité, les moments joyeux et les clichés d’amour. Dans mes toiles, je souhaite mettre en avant le côté humaniste qui se trouve en chacun de nous. Je cherche à redessiner et peindre le monde autour de moi avec ma plus belle palette de couleurs." (MOUSTAPHA BAIDI OUMAROU – AFIKARIS)
Boris Anje Tabufor appelé Anjel est né en 1993. Le travail de cet artiste engagé est en prise directe avec l’actualité sur le fond comme sur la forme. Il témoigne d’une forte critique vis à vis de la société. Dans sa toile "Be human" avec son message "Don’t be racist", il fait une référence directe au mouvement "Black lives matter" dont la visibilité sur le plan international a été propulsée avec l’assassinat de Georges Floyd par les forces de l’ordre américaines. L’humain, au centre de ses œuvres se retrouve tiraillé entre pression sociale et problèmes sociétaux, sa seule échappatoire restant alors l’affirmation de son identité comme le pratique les sapeurs avec leurs vêtement élégants et colorés. Mais ce clin d’œil ironique au dandysme africain est aussi une critique de l'engouement et de la surconsommation de vêtements de luxe sur le continent. (BORIS ANJE TABUFOR - AFIKARIS)
Salifou Lindou est né en 1965. Artiste multidisciplinaire., il crée des œuvres en mélangeant divers matériaux (tôle, cuir, acier, papier…), mais comme il le précise : "Depuis une dizaine d’années, je suis revenu au dessin et au papier." L’artiste travaille sur des sujets d’actualité (émigration, conflits politiques, crises sanitaires…), et l’humain et ses ambivalences reste est au cœur de son travail. "De la texture et de la forme des personnages que je dessine, je fais surgir du corps narcissique la force et la fragilité, la beauté et la laideur pour laisser apparaître la pureté de la douceur des traits et surtout l’infinie résistance de l’être face aux agressions de l’existence." (SALIFOU LINDOU – AFIKARIS)
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