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Covid-19 : les Africains n'échappent pas à la deuxième vague

A l'approche des fêtes de fin d'année, l'OMS et l'Africa CDC incitent à la vigilance et à la prudence en attendant la vaccination.

Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Une infirmière du Lancet Nectare hospital procède à un prélèvement dans le cadre d'un dépistage du Covid-19 à Richmond, à Johannesburg (Afrique du Sud), le 18 décembre 2020.   (LUCA SOLA / AFP)

Le patron du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC), le Dr John Nkengasong, est formel : la deuxième vague de la pandémie de Covid-19 est bien là. "De nombreux pays se battent déjà contre la deuxième vague", indiquait-il le 17 décembre 2020 lors de la conférence de presse hebdomadaire de la structure qu'il dirige. Le bureau Afrique de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) tire, lui aussi, la sonette d'alarme depuis plusieurs semaines."Nous observons dans plusieurs pays une hausse des infections. Ce qui signifie (...) que la transmission communautaire s'est amplifiée", soulignait ainsi la semaine dernière le Dr Nsenga Ngoy, responsable du programme de gestion des urgences au bureau régional de l’OMS pour l’Afrique. 

Un virus qui "revient à la charge" 

Le directeur de l'Africa CDC, le Dr Nkengasong, a classé les pays africains en trois catégories quant à l'évolution de la pandémie : ceux qui sont toujours dans la dynamique de la première vague, ceux qui ont réussi à contrôler l'épidémie grâce à des "mesures agressives" mais qui observent une résurgence de la maladie et ceux qui ont pu stabiliser la situation comme l'Ethiopie. C'est le deuxième groupe de pays qui sont les plus concernés actuellement par une recrudescence des contaminations. On y retrouve des pays comme l'Afrique du Sud où, comme en Grande-Bretagne, une nouvelle souche du nouveau coronavirus, plus contagieuse, vient de faire son apparition.  

Le Niger fait également partie de cette catégorie. Le Dr Nkengasong explique que l'on aurait pu croire l'épidémie de nouveau coronavirus circonscrite dans ce pays en septembre 2020, mais les chiffres sont depuis repartis à la hausse. Idem pour la Tunisie et le Maroc qui avaient réussi à contrôler la maladie en avril-mail. Aujourd'hui, les infections sont en augmentation. Plus de 400 000 pour le Royaume chérifien, par exemple. Un leçon à tirer de ces exemples pour le directeur de l'Africa CDC : "Quand vous levez les mesures de santé publique rapidement et sans contrôle, le virus revient à la charge." A l'échelle du continent, le niveau des contaminations se rapproche de celui atteint au moment du pic de l'épidémie en juillet-août. Un chiffre qui sera largement dépassé après les fêtes de fin d'année, "en janvier-février", prédit le directeur de l'Africa CDC.  

"Mieux préparés" pour contrer la deuxième vague

"La hausse des infections au Covid-19 et la saison des fêtes représentent une combinaison inquiétante", résumait le 17 décembre le Dr Richard Mihigo, coordinateur du programme d’immunisation et du développement des vaccins au bureau régional de l’OMS pour l’Afrique. "Les mesures préventives doivent être renforcées afin de limiter les risques d’infections durant la période des fêtes, mais aussi contenir à long terme la propagation du Covid-19. Le relâchement n’a pas sa place dans le combat contre cette pandémie." Il est pourtant là et, comme partout ailleurs, la baisse de la vigilance est liée à une certaine forme de lassitude.  

Alors qu'ils se préparent à vacciner leurs populations, entre autres avec l'aide de l'OMS et de l'Africa CDC, les pays africains ont encore la capacité de contrôler cette hausse de nouvelles infections. Notamment en continuant le dépistage qui est encore faible sur le continent. Des opérations qui sont désormais plus simples à mener aujourd'hui comparé aux premiers mois de la pandémie. 

Le directeur de l'Africa CDC, John Nkengasong, l'assure "Nous sommes mieux préparés qu'avant pour combattre la deuxième vague." Son organisation milite par exemple pour que les pays africains dépistent davantage en utilisant les tests antigéniques.

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