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Au Cameroun, les coupures de courant tuent des enfants

La distribution d'électricité est un problème récurrent au Cameroun. Des quartiers de Douala, notamment, sont régulièrement délestés, la demande étant supérieure à l'offre. Mais récemment, un incendie provoqué par une bougie a coûté la vie à quatre enfants, soulevant la colère dans le quartier. Pour les habitants, la coupure de courant est indirectement responsable du drame.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Le 11 février 2013, dans un quartier de Douala privé d'électricité, un incendie a tué quatre enfants. (DR)

Quatre enfants, âgés de deux à dix ans, ont perdu la vie dans l'incendie de leur maison cette nuit du 11 février. Des bougies avaient été allumées pendant la coupure. Le père s'est absenté et le drame est survenu. Négligence? Accident? Quoi qu'il en soit, pour les habitants du quartier, il n'y a qu'un seul responsable, Aes-Sonel, le distributeur d'électricité.
 
Leur raisonnement est simple. Sans la coupure de courant, il n'y aurait pas eu de bougies allumées, et donc pas d'incendie. Pour d'autres habitants, c'est le retour du courant qui a provoqué une surtension et le départ de flamme. Ce drame a échauffé les esprits. Une manifestation spontanée s'est déroulée devant l'agence du distributeur.

 

Ce problème de la distribution électrique est récurrent en Afrique. A l’exception du Maghreb et de l’Afrique du Sud, aucun pays n’y échappe. Le continent ne représente que 3% de la consommation mondiale pour 15% de la population. L’équivalent de l’infrastructure électrique de la Pologne est partagé par 18 pays.
 
Un retard d’équipement que la mauvaise gouvernance et la corruption ne suffisent pas à expliquer. Il est clair que le développement de la production et de la distribution impose des investissements lourds. Un seul pays ne peut pas forcément se lancer dans la construction d’un barrage hydroélectrique. Il faut donc mutualiser les moyens entre pays producteurs et consommateurs. L’équipement des zones rurales doit privilégier, comme c’est le cas au Maroc, l’énergie solaire. 

Cela dit, il convient de garder en tête les chiffres avancés par la Banque mondiale. Selon elle, l’Afrique a un besoin d’investissement de 40 milliards de dollars chaque année pendant vingt ans pour rattraper son retard. En 2010, on en était seulement à 11 milliards.

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