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Cameroun : 79 élèves enlevés dans le nord-ouest du pays

Cette région est en proie à un conflit armé entre des séparatistes, qui réclament l'indépendance des zones anglophones du pays, et le gouvernement francophone.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Vue de Bamenda (Cameroun), où ont été enlevées 82 personnes le 5 novembre 2018.  (ROBERT HARDING / AFP)

Quatre-vingt-deux personnes, dont 79 élèves, ont été enlevées par des hommes armés non identifiés, lundi 5 novembre, dans le nord-ouest du Cameroun, a indiqué à l'AFP une source gouvernementale. Cette région est en proie à un conflit armé entre des séparatistes réclamant l'indépendance des zones anglophones du pays et les forces de sécurité camerounaises.

Outre les élèves, le directeur de la Presbyterian Secondary School de Bamenda (la capitale régionale du Nord-Ouest), un enseignant et un chauffeur ont été enlevés, précise la même source. 

Cet enlèvement survient à la veille de la prestation de serment du président Paul Biya, 85 ans, au pouvoir depuis 1982. Il a été réélu pour un septième mandat avec 71,28% des votes.

Un conflit armé qui dure depuis fin 2017

C'est le plus important kidnapping dans cette zone depuis le début du conflit avec des séparatistes armés. Dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, une crise socio-politique sans précédent s'est installée fin 2016. Elle s'est transformée fin 2017 en conflit armé. Des affrontements entre l'armée et des séparatistes, rassemblés en groupes épars dans la forêt équatoriale, s'y produisent quasiment tous les jours depuis plusieurs mois.

Les séparatistes ont décrété un boycott des établissements scolaires, estimant que le système scolaire francophone marginalise les étudiants anglophones. Les attaques de séparatistes sur les écoles sont nombreuses depuis le début du conflit. 

Plus de 175 membres des forces de défense et de sécurité camerounaises ont perdu la vie dans ce conflit, ainsi que plus de 400 civils, selon les ONG. Dans la zone, plus de 300 000 personnes ont fui les violences, pour la grande majorité en brousse et dans les grandes villes des régions voisines, et pour certaines au Nigeria.

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