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Reportage Burkina Faso : "Nous voulons retirer la France de toute notre administration", préviennent des nationalistes après l'annonce du départ des troupes françaises

Dans l'ancienne colonie française, nombreux sont ceux qui estiment que le départ des militaires français n'est pas suffisant. Dans la rue, dans les universités et les meetings politiques, le message est clair : la France ne doit plus exercer aucune forme de tutelle.
Article rédigé par franceinfo - Nathanaël Charbonnier et Fabien Gosset
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Des manifestants brandissent des pancartes en soutien au président burkinabé Ibrahim Traoré et pour demander le départ de l'ambassadeur de France ainsi que des troupes françaises, à Ouagadougou (Burkina Faso), le 20 janvier 2023. (OLYMPIA DE MAISMONT / AFP)

C’est comme si la peur avait changé de camp. Au Burkina Faso, il n'est plus question de s’afficher avec les Français, plus question de relayer les discours d’avant, du temps où la France faisait la pluie et le beau temps sur la classe politique burkinabé.

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Ceux qui se taisaient hier parlent aujourd’hui avec fierté d’une nouvelle souveraineté retrouvée : "Les années 1960, ça, c'est fini, affirme un habitant de Ouagadougou. La France a oublié que les Africains, les Noirs, ils sont en train de changer."

"Nos vieux-là qui étaient toujours dans la soumission, c'est fini. C'est le message que je veux voir arriver aux Français."

Un habitant de Ouagadougou

à franceinfo

Un même message est visible un peu partout : "Le Burkina Faso aux Burkinabés". Depuis le second putsch de septembre et la prise de pouvoir d’Ibrahim Traoré, le pays semble effectuer une mue irréversible. Le départ annoncé et confirmé des 400 militaires des forces spéciales françaises de Sabre en est une première illustration, mais le nationalisme des "hommes intègres", le surnom des Burkinabés, s’écrit partout. 

"Ils occupent la place des Burkinabés"

Dans les rues, dans les universités et dans les meetings politiques du Mouvement M30 auquel appartient Apollain Aimé, le souhait de la disparition de toute forme de tutelle se fait entendre. " Nous voulons retirer radicalement, et tout de suite, toute la France de notre administration, prévient-il, parce qu'on ne peut pas comprendre qu'il y a plein de Burkinabés en chômage et que nous avons plus de 500 Français dans notre administration. Ils occupent la place que des Burkinabés auraient dû occuper."

L’indépendance commence seulement au Burkina Faso et pour certains, elle passera par d’autres étapes, comme l’abandon de l’enseignement du français à l’école.

Reportage à Ouagadougou, au Burkina Faso

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