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Al-Qaïda au Maghreb islamique menace de tuer les otages français enlevés au Niger

L'organisation terroriste reproche à la France d'avoir appelé à "envahir" le Nord-Mali.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les quatre otages français retenus par Aqmi s'expriment dans une vidéo diffusée le 8 septembre 2012 par un site mauritanien (capture d'écran du JT de France 2). ( FRANCE 2)

FRANCE - Al-Qaïda au Maghreb islamique se montre de plus en plus menaçant vis-à-vis de la France. Aqmi a reproché à Paris, mercredi 19 septembre, d'avoir appelé à "envahir" le Nord-Mali, assurant que cela risquait d'aboutir à "la mort des otages" français et à "davantage de malheurs" pour la France, dans un message publié sur un site mauritanien. 

Que dit Aqmi dans ce message ?

Dans ce message adressé aux familles des quatre otages enlevés en 2010 à Arlit au Niger, Aqmi reproche au gouvernement français d'avoir "l'outrecuidance d'appeler à envahir le pays des musulmans maliens"."Cette initiative folle n'aura pas seulement pour conséquence la mort des otages, mais noiera la France tout entière dans les marécages de l'Azawad [nord du Mali], ce qui aura pour conséquence pour elle et pour son peuple davantage de malheurs et de drames", menace l'organisation.

Avant de se faire menaçante, la diatribe en arabe commence toutefois par une proposition de négociations. Pour la première fois, Aqmi s'adresse directement aux familles des quatre Français (salariés du groupe nucléaire français Areva et de sous-traitant Satom) qu'elle retient en otages depuis deux ans. "Nous annonçons, via ce communiqué, notre disponibilité aux négociations", affirment les islamistes, qui ajoutent : "c'est le gouvernement français qui a fermé la porte aux négociations et continue de mettre en danger la vie de vos fils". "Nous attendons de votre gouvernement qu'il fasse le premier pas, juste en prenant contact avec nous, afin de pouvoir tenir ses dernières promesses et assurances aux familles", dit encore l'organisation.

Qu'est-il reproché à la France ?

Les trois régions administratives du nord du Mali (Tombouctou, Gao et Kidal) sont occupées depuis plus de cinq mois par différents groupes alliés d'Aqmi, qui multiplient les exactions en prétendant imposer la charia (loi islamique).

Ces menaces sont adressées à Paris au moment où l'Afrique de l'Ouest étudie les conditions d'un déploiement d'une force africaine au Mali, pour aider l'armée malienne à reconquérir le Nord. Fin août, François Hollande avait annoncé que la France appuierait "logistiquement cette intervention" si elle était organisée "dans le cadre de la légalité internationale". Le Premier ministre malien, Cheikh Modibo Diarra, est actuellement en visite à Paris où il doit s'entretenir jeudi avec le chef de la diplomatie française. Cheikh Modibo Diarra a affirmé mercredi à l'AFP que le temps "pressait" pour une intervention, réclamant "beaucoup plus de fermeté" de la part de la communauté internationale. Mais "la question des otages pourrait gêner la France, ce serait légitime".

Un deuxième signe d'Aqmi en 15 jours

Le message d'Aqmi est visible sur le site mauritanien Saharamedias, qui a déjà publié par le passé des déclarations d'Aqmi. Cette agence en ligne, généralement très bien informée sur les activités des groupes islamistes armés dans le nord du Mali, a dit à l'AFP avoir "authentifié" ce message auprès de ses réseaux. Le 8 septembre, Saharamedias avait diffusé une vidéo montrant, séparément, quatre Français otages d'Al-Qaïda au Sahel qui appellent tous à négocier pour leur libération Chacun d'eux demandait de faire le "maximum pour prendre contact avec Al-Qaïda". La vidéo contenait aussi une allusion à une demande de rançon, un des otages évoquant "peut-être un prix fort à payer".

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