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Libération du journaliste Mortaza Behboudi détenu en Afghanistan : "J'étais torturé tous les jours ou presque", témoigne-t-il

"J'avais les yeux bandés, les mains et les pieds menottés, ils voulaient que j'avoue que j'étais un espion des services français", raconte le journaliste sur France Inter.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le journaliste franco-afghan Mortaza Behboudi, le 24 octobre 2023 sur France Inter. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

"J'ai passé dix mois en prison, j'ai été torturé tous les jours ou presque", raconte mardi 24 octobre sur France Inter le journaliste franco-afghan Mortaza Behboudi, détenu pendant 284 jours en Afghanistan et libéré mercredi dernier. Le journaliste a été interpellé le 7 janvier dernier, alors qu'il prenait des photos des étudiants devant la faculté de Kaboul. Pendant un mois, il a été interrogé : "J'avais les yeux bandés, les mains et les pieds menottés, ils voulaient que j'avoue que j'étais un espion des services français".

Le journaliste a ensuite été transféré dans une autre prison, "mélangé avec des membres de Daech", qui ont tenté de "l'étouffer" une nuit. Le Franco-Afghan, qui travaillait notamment pour France Televisions et Radio France, raconte les coups et la torture. "J'étais forcé de dire que tout allait bien au téléphone", précise-t-il.

"Pendant plus de sept mois, je n'ai pas entendu ma mère, ni ma femme, je voulais chaque nuit la voir dans mes rêves", confie-t-il, ému. Le journaliste avoue qu'il "attendait plus de la part du gouvernement français". "Je me demande s'il a appelé ma femme", interroge-t-il. Mortaza Behboudi ne sait pas s'il retournera en Afghanistan. "Peut-être un jour si le gouvernement change", confie-t-il. "On a besoin de comprendre la réalité et on ne peut pas le faire sans les voix des locaux et des reporters sur place."

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