Cet article date de plus d'onze ans.

L'armée française achève sa mission de combat en Afghanistan

Cinquante-quatre soldats français ont été tués en Kapisa. Les 400 derniers militaires français déployés dans cette province l'ont quittée mardi. L'armée dit laisser derrière elle un territoire relativement apaisé. A l'été 2013, la présence française en Afghanistan devrait se limiter à 500 soldats.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des soldats français embarquent à destination de la France, à l'aéroport de Kaboul (Afghanistan), le 29 septembre 2012. (JEFF PACHOUD / AFP)

AFGHANISTAN - L'armée française a quitté mardi 20 novembre la Kapisa, la dernière province d'Afghanistan où elle combattait et celle où elle a perdu le plus de soldats, dans le cadre d'un retrait accéléré du pays.

Les 400 derniers militaires français déployés dans cette province instable située au nord-est de Kaboul ont commencé à partir à 10 heures locales (6h30 à Paris) de Nijrab, la dernière base qu'occupaient encore les Français en Kapisa, pour la capitale afghane, au terme d'une cérémonie d'adieux sur place.

DLTFTV_MAM_2790973 ( Loïc De La Mornais - France 2 et REUTERS )

Cinquante-quatre Français tués dans la région

Entamée en 2008, la mission en Kapisa, province très infiltrée par les rebelles talibans et du Hezb-e-Islami, était considérée comme la plus difficile pour les Français en Afghanistan depuis leur arrivée dans le pays.

Les affrontements avec les insurgés s'y sont multipliés. Cinquante-quatre des 88 soldats français morts dans le pays depuis 2001 y ont péri. La dernière victime a été tuée au cours d'une opération de l'armée afghane à Kapisa, le 7 août dernier. Au total, près de 3 000 soldats de la coalition ont été tués en Afghanistan depuis son invasion il y a onze ans, selon des chiffres du site indépendant iCasualties (en anglais).

Une zone relativement apaisée

L'armée française dit aujourd'hui laisser derrière elle un territoire relativement apaisé, ce que confirme l'armée afghane, même si aucun chiffre n'a été avancé pour valider cette thèse et que les incidents n'y ont pas cessé. "Je n'ai pas vu un terrain repris par l'insurrection dans la zone", se réjouit le général Olivier de Bavinchove, numéro 1 français en Afghanistan, en se félicitant également d'avoir retiré ses forces sans incidents.

Dans les faits, deux des six districts de Kapisa sont en partie contrôlés par les insurgés, estime toutefois le général Kohsar Mardhel, chargé de coordonner les forces afghanes dans la province.

Plus que 500 Français à l'été 2013

La sécurité de Kapisa sera désormais assurée par 4 700 policiers et militaires afghans, épaulés par quelque 250 soldats américains, selon le général Eric Hautecloque-Raysz. Sur les quelque 2 200 soldats français encore présents en Afghanistan aujourd'hui, environ 700 rentreront en France d'ici la fin de l'année, selon une source militaire.

Hormis 50 formateurs à l'œuvre dans le Wardak (ouest de Kaboul), les 1 500 militaires restants seront stationnés dans la capitale afghane et partiront à leur tour d'ici à "l'été 2013", selon Guillaume Leroy, porte-parole de l'armée française basé à Kaboul. Après cette échéance, la présence française en Afghanistan se limitera à 500 soldats, actifs dans des programmes de formation ou de coopération, a indiqué le porte-parole.

La crainte d'un retour des talibans

Les rebelles talibans ont appelé mardi l'ensemble des pays membres de l'Otan à suivre l'exemple français. "Nous demandons aux autres [membres de la force de l'Otan en Afghanistan] de suivre l'exemple de la France, de mettre fin à l'occupation de l'Afghanistan, de quitter le pays et de laisser son destin entre les mains des Afghans", a déclaré par téléphone à l'AFP le porte-parole des rebelles, Zabihullah Mujahid.

Malgré onze années de combats aux côtés des soldats et policiers afghans, la coalition n'a jamais pu se défaire de l'insurrection menée par les talibans, qu'elle avait chassés du pouvoir, faisant craindre à certains une guerre civile après le départ de l'Otan fin 2014, alors que d'autres évoquent un possible retour au pouvoir des talibans.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.