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Afghanistan:les salons de beauté de Kaboul, un espace de liberté pour les femmes

Après le départ des talibans, chassés en 2001 par les Américains, les salons de beauté ont fleuri dans la capitale afghane. Dans une ville étouffée par les murs en béton et minée par le terrorisme, ils sont un rare espace de détente et de liberté réservés aux femmes
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Une jeune afghane vêtue d'une robe de mariage traditionnelle dans un salon de beauté à Kaboul.   (Rebecca Conway / AFP)

Le seuil franchi, adieu voiles, foulards, niqab ou burqa : on se retrouve entre filles, en leggings et décolletés, robe dos nu et débardeur l'été, toutes générations mêlées. «Quand une famille amène sa fille ici, elle est rassurée de n'y voir que des femmes, elle sait que c'est un endroit sûr», confie Athena Hashemi, patronne du salon Henna.

La jeune femme née en Iran a ouvert ce salon il y a deux ans pour créer un espace de liberté pour les femmes brimées sous le régime des talibans.
«Longtemps après la chute des talibans, on a encore des tas de problèmes. Ils peuvent nous menacer et nous devons rester prudents», affirme-t-elle.


Un «no man’s land»
Les clientes fréquentent le salon de beauté en famille à l’occasion des fêtes ou de mariages. Mères et filles y viennent se faire coiffer et maquiller. Il y a quelques années, une jeune chercheuse, Rima Kohli, s'est intéressée aux effets du maquillage sur les Afghanes, confrontées à la guerre depuis quatre décennies et particulièrement brimées sous les talibans.

«Les femmes ont le plus souffert au plan psychologique, émotionnel et mental des effets de cette guerre. Les faire se sentir jolies génère une énergie positive et prépare le terrain à un travail plus profond», estimait-elle.

Dans ces boudoirs à l'abri des tourments, chaque femme peut se rêver en star hollywoodienne, affranchie du regard et de la tutelle des hommes. Car le salon est un «no man's land» : aucun homme ne peut y pointer le nez. 

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