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A l'occasion du 66e anniversaire d'Hiroshima, samedi, le Premier ministre japonais a plaidé pour un Japon dénucléarisé

Naoto Kan a souligné que la catastrophe de la centrale de Fukushima l'avait convaincu que le Japon devait clore sa dépendance à l'énergie nucléaire.Cette initiative marque un changement de cap, le Japon évitant jusqu'ici de lier son industrie nucléaire, aujourd'hui discréditée, au fait d'être le seul pays à avoir été la cible de bombes atomiques.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le Premier ministre japonais Naoto Kan fait un discours au mémorial d'Hiroshima le 6 août 2011 (AFP/TORU YAMANAKA)

Naoto Kan a souligné que la catastrophe de la centrale de Fukushima l'avait convaincu que le Japon devait clore sa dépendance à l'énergie nucléaire.

Cette initiative marque un changement de cap, le Japon évitant jusqu'ici de lier son industrie nucléaire, aujourd'hui discréditée, au fait d'être le seul pays à avoir été la cible de bombes atomiques.

Les dégâts causés à la centrale de Fukushima Daiichi, dont les autorités n'ont pas encore entièrement repris le contrôle ont suscité de nombreux appels pour un arrêt de cette dépendance dans un pays en proie à de fréquents tremblements de terre.

"Je vais réfléchir en profondeur au 'mythe de la sécurité' de l'énergie nucléaire, étudier minutieusement les causes de l'accident et les mesures fondamentales visant à garantir la sécurité, et aussi réduire la dépendance à l'égard des centrales nucléaires, en vue de parvenir à une société qui ne soit pas tributaire de ces centrales", a déclaré Naoto Kan, d'une cérémonie à la mémoire des victimes de la bombe larguée par les Etats-Unis sur Hiroshima en 1945.

"Le gouvernement japonais doit honnêtement reconnaître cette réalité et réviser sans délai sa politique énergétique", a quant à lui déclaré Kazumi Matsui, maire d'Hiroshima et fils d'un survivant de l'explosion qui précipita la fin de la Seconde Guerre mondiale. s'est dit bouleversé par les scènes de dévastation provoquées par le séisme et le tsunami du 11 mars sur le littoral du Nord-Est et par leur ressemblance avec le paysage de mort que présentait Hiroshima après son bombardement.

Le 6 août 1945, un avion de guerre américain larguait une bombe atomique sur la ville de l'ouest du Japon. A la fin de l'année, le bilan de l'opération était estimé à 140.000 morts environ sur un total de 350.000 habitants. Les Etats-Unis larguèrent le 9 août suivant une deuxième bombe atomique sur la ville méridionale de Nagasaki. Le Japon se rendit six jours plus tard.

Un millier de manifestants ont défilé après la cérémonie en brandissant des banderoles où l'on pouvait lire "Plus de Fukushima, plus d'Hiroshima".

Naoto Kan, dirigeant impopulaire qui a exprimé l'intention de démissionner mais sans préciser quand, a observé le revirement de l'opinion et prône désormais une révision de la politique nippone en matière d'énergie. 70% des électeurs approuvent sa vision des choses, selon un sondage récent.

Reste à voir ce que deviendra sa vision politique après sa démission. La cote de popularité de Naoto Kan est inférieure à 20% et le public ainsi que les parlementaires multiplient les appels pour qu'il quitte rapidement son poste.

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