Nappes phréatiques : "La situation se dégrade d'année en année" dans certains secteurs, estime une hydrogéologue du BRGM

La période de recharge des nappes phréatiques françaises, qui traditionnellement débute en septembre, reste "très incertaine" pour octobre, estime le Bureau de recherches géologiques et minières.
Article rédigé par franceinfo
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À Villers-le-Lac, un petit bateau échoué sur les berges du Doubs asséché, le 4 octobre 2023. (ARNAUD FINISTRE / AFP )

Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) alerte, jeudi 12 octobre sur la période de recharge des nappes phréatiques, qui commence habituellement en septembre et qui est retardée en 2023 en raison des températures anormalement élevées en ce début d'automne, et de pluies insuffisantes.

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"La situation dépend vraiment des secteurs : certains sont inquiétants, notamment le couloir Rhône-Saône, le Roussillon et la Côte d'Azur avec le Var, où ça se dégrade d'année en année", analyse sur franceinfo Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM. D'autres secteurs "sont moins inquiétants, puisqu'il a plu sur la moitié nord de la France pendant le printemps et l'été ; en Bretagne par exemple, on a des niveaux tout à fait corrects."

Une recharge des nappes de plus en plus tardive

La période automnale est cruciale dans le rechargement des nappes phréatiques. "Habituellement, pendant l'automne, la végétation commence à se mettre en dormance, elle a moins besoin d’eau, donc l'eau des premiers orages qui arrivent fin août-début septembre commence à s'infiltrer dans les nappes et la recharge débute", explique Violaine Bault. Mais ces dernières années, les automnes étant de plus en plus doux et les pluies de moins en moins nombreuses.

"Cette période de début de recharge des nappes est retardée et on perd entre 15 jours et trois semaines de recharge."

Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM

à franceinfo

"Il va falloir des pluies très abondantes pour recharger ces nappes, et même avec cela, il est très peu probable que les réserves puissent se refaire durablement en un seul hiver" dans les secteurs les plus en tension, analyse Violaine Bault. Si Météo France prévoit des précipitations excédentaires sur toute la France pour les trois prochains mois, les températures devraient, elles, être plus douces, "et la végétation sera donc active plus longtemps. En 2022, elle l'était restée jusqu'à novembre, il faut donc aussi s'attendre à cela cette année", analyse l'hydrogéologue du BRGM.

Les nappes phréatiques, qui sont souterraines, alimentent les cours d'eau par la terre. Or quand les niveaux des nappes phréatiques sont bas, "l'eau se décharge moins bien dans les cours d'eau. Actuellement, comme il ne pleut pas, l'eau que l'on voit dans les cours d'eau provient de la terre seulement, ce qui fait que ces cours d'eau sont bas et que la faune et la flore risquent d'en souffrir", explique Violaine Bault.

"Une grande partie de notre eau potable vient des eaux souterraines : avec le plan eau mis en place par le gouvernement et les actions menées, on s'améliore de jour en jour" pour éviter les problèmes d'alimentation en eau potable pour les particuliers, a remarqué Violaine Bault.

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