: Vidéo La PJ frigorifiée dans ses nouveaux locaux
"Confort de travail accru", "technologies les plus avancées"... Il y a 2 mois, à l’inauguration des nouveaux locaux parisiens de la police judiciaire, le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, ne tarissait pas d’éloges. Aujourd'hui, le chauffage est défaillant : les fonctionnaires sont frigorifiés ! Mais que fait la police ?
On l’appelle “le Bastion”. C’est le nouveau 36, le siège de la PJ. Les policiers ont été gâtés : façade blindée, accès par empreinte digitale, salle de tir dernier cri… 50 000 m² ultramodernes.
Mais depuis novembre, il y a comme un problème de température à l'intérieur. "Je suis obligé de porter une écharpe et une polaire parce que sinon j'ai trop froid pendant la journée", nous assure ce policier. "Vu la température des bureaux, 16 à 17 degrés, ça devient juste !”, se plaint cet autre fonctionnaire.
La preuve sur les photos ci-dessous : à l’intérieur, les thermomètres affichent bien entre 16 et 17 degrés le matin et les fonctionnaires travaillent en manteau devant leur ordinateur !
Les policiers experts en météo !
Pour essayer de régler le problème, l’administration, dans un mail que nous nous sommes procurés, a demandé aux 1700 policiers de jouer les experts météo. Ils doivent “procéder à 3 relevés dans la journée : un le matin, un à la mi-journée et un avant de quitter le bureau.”
Le coupable ? Selon les syndicats, c’est le chauffage. Pour consommer moins, il s’éteindrait pendant tout le week-end, mais aussi la semaine, de 20h le soir jusqu’à 9h le lendemain. “Le concepteur n’a pas prévu que les fonctionnaires de police travaillaient 24h/24 et les week-end, dénonce Daisy Hamy, déléguée Alliance à la PJ. La direction nous a expliqué que si on augmente le chauffage d’un degré, la consommation d’énergie augmenterait de 7%.”
Un comble pour un bâtiment certifié HQE, Haute qualité environnementale, censé être économe en énergie. Alors les policiers s’adaptent. Et vont jusqu’à apporter leur propre radiateur au bureau... ce qui fait grimper la facture d’électricité.
Quant à la préfecture de police de Paris, propriétaire des lieux, elle a un mobile. “On a un bâtiment qui respecte des normes très strictes, donc la préfecture de police est un peu victime de sa vertu !, reconnaît une cadre de la préfecture. Le préfet de police a donné des consignes pour que les choses ne restent pas en l’état.”
A l'heure où nous écrivons ces lignes, ces consignes ne sont toujours pas appliquées par le constructeur, Vinci, en charge de la maintenance. Si ça continue comme ça, au 36, ça va chauffer !
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