Neige : cinq idées pour éviter la pagaille

De fortes perturbations sur les rails, des centaines d'automobilistes bloqués sur les routes, des dizaines de milliers de foyers privés d'électricité… La neige et le verglas sèment la pagaille dans l'est de la France depuis mercredi 20 novembre. Comme à chaque épisode neigeux exceptionnel qui paralyse une partie des infrastructures du pays, l'impréparation des autorités est mise en cause. Mais quelles solutions pourraient être envisagées ? Tour d'horizon des bonnes idées anti-pagaille.

Rendre les pneus neige obligatoires

L'obligation d'utiliser ce type de pneus en hiver pourrait limiter la paralysie à chaque fois que la neige tombe en quantité. Au Canada, la plupart des automobilistes roulent en 4X4 équipés de pneus neige. Dans l'Hexagone, la majorité des véhicules ne sont pas adaptés aux fortes intempéries et les conducteurs sont nombreux, malgré la neige, à prendre la route sans l'équipement nécessaire. Les autorités pourraient donc les obliger à s'équiper, mais la mesure coûterait cher aux automobilistes, forcés d'avoir deux jeux de pneus, un pour l'hiver et un pour l'été. Sans compter les frais engagés pour les changer à chaque saison.

En Allemagne et au Luxembourg, ces pneus sont obligatoires, y compris pour les véhicules étrangers, en cas de neige, de verglas ou de givre. Dans le nord de l'Italie, ils sont aussi imposés du 15 octobre au 15 avril.

Enfouir les lignes électriques

A chaque épisode neigeux, des milliers de foyers se retrouvent sans électricité. Les coupures électriques sont souvent dues à la neige qui tombe en abondance sur les lignes électriques et les font céder.

La solution serait donc l'enfouissement de toutes les lignes électriques du territoire. En France, environ 40% du réseau électrique est enterré, moitié moins qu'en Allemagne. En Belgique, au Pays-Bas et au Luxembourg, la proportion atteint presque les 100%. Problème, une ligne souterraine coûte beaucoup plus cher qu'une ligne aérienne. D'après ERDF et EDF, l'enfouissement total du réseau coûterait 100 milliards d'euros. Des travaux qui auraient immanquablement un impact sur la facture des clients.

Aménager des routes chauffantes

La neige, le verglas et la formation de congères en cas de vent violent rendent rapidement les routes impraticables lors d'épisodes neigeux importants. Chauffer les routes pourrait y remédier.

L'autoroute A5 de la vallée d'Aoste, entre Turin (Italie) et le tunnel du Mont-Blanc, est équipée d'installations de chauffage qui empêchent la formation de glace. En Suisse, un système d'échange de chaleur intégré dans l'asphalte a été mis en place sur certaines parcelles routières. L'installation fonctionne grâce à l'énergie solaire accumulée pendant l'été et stockée en prévision des grands froids. Mais ces installations coûtent très cher et impossible à étendre à l'ensemble du réseau routier.

Développer le télétravail

Routes bloquées, trains supprimés, bus retardés… Pour beaucoup de salariés, aller travailler les jours de neige relève du parcours du combattant. Pourquoi ne pas envisager le télétravail ? Pour ne pas ralentir l'activité de l'entreprise, certains employeurs demandent à leurs salariés coincés par la neige de travailler de chez eux. Des employés en droit de refuser, s'ils estiment ne pas disposer pas du matériel nécessaire.

Mobiliser davantage de chasse-neige et de main-d'œuvre

Dans un pays tempéré comme la France, les moyens matériels sont pensés en fonction de la situation climatique. Au Canada, où la neige tombe 150 jours par an, les autorités ne lésinent pas sur les investissements pour rendre les routes praticables. On compte quinze déneigeuses pour un seul pâté de maisons à Montréal (Québec), alors que l'Ile-de-France n'en compte que quatre-vingts. Une brigade hivernale a même été créée en 2010 : plusieurs centaines de personnes peuvent être ainsi mobilisées pour accélérer le déneigement de la ville.