C’était il y a un an, jour pour jour, mais Claire Boissier n’a pas oublié un seul détail de ce 31 mai 2016, où l’eau a inondé sa maison. "Je me suis avancée et ici, j’avais déjà les pieds dans l’eau", se souvient cette sinistrée. "À chaque fois qu’il pleut, on a peur. Si ça recommence, qu’est-ce qu’on fait ?", se demande-t-elle. Aujourd’hui, le canal d’Orléans a retrouvé son calme habituel, très loin du torrent qui menaçait l’an dernier les maisons de Fay-aux-Loges (Loiret), comme dans toute la région. En quelques heures, des dizaines d’habitants fuient leur maison en kayak, en barque ou portés par les pompiers. Plus de 120 000 logements endommagés sur 19 départements, ce sont les pires inondations que la France ait connues en près de 35 ans.Les assurances à la traîneÀ Fay-aux-Loges, Claire Boissier s’en remet à peine. Elle n’est rentrée chez elle que début avril. "Je suis contente d’avoir récupéré ma maison. Ça faisait 20 ans que j’habitais là. Être chez soi, sur son territoire, c’est très important", explique-t-elle. Au rez-de-chaussée : jusqu’à 50 centimètres d’eau. Électroménager, meubles : tout est à changer. Mais l’assurance met six mois à financer les travaux. Et les dégâts empirent au fil des jours. "Cette armoire s’est fissurée sur le côté, les pieds aussi. Mais ça, ça prend quelque temps, on ne le voit pas au départ. On a refait la cuisine, tous les sols, parce que les parquets, en bois, s’étaient dilatés. On a refait tous les murs", témoigne-t-elle.