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Climat : TotalEnergies assigne Greenpeace, qui accuse le groupe de sous-estimer son empreinte carbone

En novembre, l'ONG avait jugé que le groupe pétrolier minimisait son impact sur le réchauffement climatique. Une évaluation que conteste l'entreprise.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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TotalEnergies accuse l'ONG d'avoir gonflé le bilan carbone de l'entreprise. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)

Quelle est la véritable empreinte carbone de TotalEnergies ? Greenpeace France, qui l'a estimée, dans un rapport, quatre fois plus lourde que ce que rapporte le géant pétrogazier français, va se retrouver au tribunal après une assignation en justice par le groupe. Cette assignation, rendue publique mercredi 3 mai, ouvre la voie à un débat inédit sur les méthodes de comptabilité carbone. L'empreinte carbone désigne la quantité d'émissions de gaz à effet de serre, moteur du réchauffement climatique provoqué par les activités humaines, dont est responsable une entreprise, un pays ou un particulier.

Greenpeace France avait publié, en novembre, un rapport baptisé "bilan carbone de TotalEnergies : le compte n'y est pas", selon lequel l'entreprise aurait "un total d'émission de 1,6 milliard de tonnes d'équivalent CO2, alors que le groupe indique avoir émis 455 millions de tonnes" sur l'année 2019. TotalEnergies avait dénoncé une "méthodologie pour le moins douteuse" et menacé l'ONG de poursuites.

"Poursuite bâillon"

Dont acte, six mois plus tard. "Greenpeace et Factor-X [le cabinet à qui le rapport a été commandé par l'ONG] ont diffusé des informations fausses et trompeuses, reposant sur une méthodologie contestable et comportant de multiples erreurs, doubles comptages et approximations, aboutissant à un résultat incohérent" sur le calcul du bilan carbone, a jugé la compagnie mercredi.

C'est Greenpeace elle-même qui a annoncé son assignation, au civil, mercredi. L'ONG la qualifie de "poursuite bâillon", puisque TotalEnergies exige que Greenpeace supprime le rapport de son site et cesse d'en parler. "Ces procédures au civil, ce n'est pas complètement anodin. Total aurait pu nous attaquer pour diffamation" au pénal, ou via des procédures "plus classiques suite à une publication", a réagi auprès de l'AFP Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France. "Là, on sait qu'on est partis pour plusieurs années" d'échanges écrits entre les deux parties.

"Nous acceptons la critique et nous acceptons que notre stratégie soit critiquée", répond un porte-parole de TotalEnergies, niant tout "bâillon". Mais Greenpeace France et Factor-X ont, selon le groupe, utilisé "des méthodologies qu'ils savaient forcément défaillantes et qui aboutissaient à des résultats incohérents". L'assignation devant le tribunal judiciaire de Paris vise à ce que le "préjudice subi" par la compagnie soit reconnu, explique-t-il. TotalEnergies réclame un euro symbolique de dommages et intérêts.

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