Test : êtes-vous un enfant de l'internet ?
Francetv info vous a préparé un petit test afin de savoir si vous devriez laisser votre smartphone tranquille pendant une heure ou deux.
Internet ne vous rendra ni plus bête, ni plus intelligent. Pas plus violent, pas plus doux. Vous pouvez prétendre être plus beau ou plus riche, mais derrière votre écran, comme le veut l'adage, "personne ne sait que vous êtes un chien". Ce qu'internet peut changer, en revanche, c'est votre état de santé (mentale, par exemple).
Croyez-le ou non, passé un certain temps, vos habitudes développées en ligne peuvent se répercuter IRL (in real life, dans votre vie, la vraie). Et pas toujours comme vous l'imaginez. Si vous répondez "oui" à cinq de ces huit questions, vous passez sans aucun doute un petit peu trop de temps sur internet.
Vous souffrez de démangeaisons crâniennes aiguës ?
Une épidémie peut en cacher une autre. Surtout en 2013, année du selfie. Cette pratique, a priori sans risque (si on exclut celui d'hériter d'un double menton), consiste à se contorsionner pour prendre une photo de soi-même, seul ou en bande. Or la version groupée, exercice incontournable de l'internaute sociable, n'est pas sans conséquences sur votre cuir chevelu, explique Marcy McQuillan au site SFist.com (en anglais). Cette experte en poux constate "une énorme augmentation de cas de poux chez les adolescents cette année". "D'habitude, je traite des enfants plus jeunes, parce qu'ils sont plus enclins à mettre leur tête les unes contre les autres. Mais maintenant, les adolescents le font aussi pour prendre des photos avec leur téléphone portable", explique-t-elle.
Votre colonne vertébrale est en vrac ?
Lev Manovich et Daniel Goddemeyer, deux experts de la culture numérique, ont décortiqué des centaines de selfies pris à New York, Berlin, Bangkok, Moscou et Sao Paulo afin d'analyser nos attitudes une fois l'objectif tourné vers nous-mêmes. Grâce au projet Selficity, nous apprenons notamment que les filles ont tendance à prendre les poses les plus extrêmes, s'inclinant davantage dans des positions proches de la lordose (cette pose excessivement cambrée s'appelle le awkward lean et a joui de son petit culte il y a plusieurs années). Plus courant encore : le torticolis. A Sao Paulo en particulier, ville où "l'inclinaison de la tête atteint 16,9 degrés" sur certaines photos étudiées.
NB : parce qu'il a plus à voir avec l'ordinateur qu'avec internet, le syndrome du canal carpien ou "syndrome de la souris" est disqualifié. Mais si vous vous tordez la cheville en dansant sur Happy de Pharrell Williams dans la cour de votre école pour rejoindre avec fierté les abîmes de YouTube, en revanche…
Votre consommation de séries est addictive ?
“Vous prenez une dose et vous y réagissez d'une certaine façon. Mais si vous continuez à en prendre, il vous en faudra de plus en plus pour obtenir cette même réaction." De quoi parle John Black, professeur à l'université de Columbia, cité par NBC (en anglais) ? De séries télé. Avec la possibilité de regarder ses feuilletons en streaming ou de les télécharger, le binge-watching (qui consiste à enchaîner des épisodes tels des shots de vodka-violette dans un enterrement de vie de jeune fille) s'est développé ces dernières années. Et encore, la France n'a pas (encore ?) accès à Netflix. Ce service de vidéo à la demande produit ses propres séries et met à disposition tous les épisodes en une seule fois. Ces marathons sont-ils dangereux ? "Ils sont sans conséquences à long terme sur votre cerveau, mais (…) si cela vous empêche de dormir, cela pourrait avoir un effet sérieux sur votre santé mentale",prévient l'universitaire.
Vous êtes bourré de tics (de langage) ?
Les réseaux sociaux et les messageries instantanées ont rapproché les gens du monde. C'est beau. Ils en ont aussi poussé certains à dire "LOL" ou "MDR" à voix haute. C'est problématique. Le site américain College Humour a récemment répertorié les expressions agaçantes utilisées sur internet : certaines sont universelles (écrire "RIP" en apprenant la mort d'une célébrité), d'autres sont spécifiques à une langue. C'est le cas du "verbe à l'infinitif + check" (exemple : "confondre le déodorant et la laque et passer la journée à faire coucou les bras le long du corps : check"). Un flé-au !
Vous perdez la mémoire ?
Vous vous souvenez du numéro de téléphone fixe de votre marraine au début des années 2000, mais pas du code de l'interphone de l'ami à qui vous rendez visite trois fois par semaine ? Si votre mémoire est ainsi étrangement sélective, c'est en partie de la faute de Google, estime une étude publiée en 2011 dans la revue Science (en anglais).
Nous retenons désormais moins une information si nous savons que nous pouvons la retrouver rapidement sur le net. Selon des experts, notre cerveau ainsi reconfiguré peut entraver notre mémoire. Mais d'autres estiment que cela laisse plus de place dans notre cerveau pour construire des idées, résument cet article de Forbes (en anglais) et le cours en ligne ci-dessous.
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Vous avez du mal à rester concentr… hein ?
Les scientifiques s'en inquiètent depuis une éternité (2002) : sauter de page en page, cliquer à tout va, jongler d'un site à l'autre et poster des messages de plus en plus courts attaque notre capacité de concentration. Selon les données du National Center for Biotechnology Information, notre durée moyenne de concentration est passée de 12 secondes en 2000 à 8 secondes en 2013 (le poisson rouge est plus fort que nous, avec une seconde d'attention en plus).
Le changement est encore plus frappant concernant les vidéos : en une année, la durée moyenne des chefs-d'œuvre postés par les Américains sur YouTube est passée de 7 à 5 minutes, explique le site The Wire (en anglais). Des changements encouragés et/ou accompagnés par les applis Instagram Video, Vine ou Snapchat, populaires pour leurs contenus brefs.
Vous vous posez trop de questions métaphysiques ?
Imaginez un psychanalyste engager une conversation avec un patient en ces termes : "Si vous étiez un sandwich, lequel seriez-vous ?" C'est idiot ? ALORS POURQUOI VOUS CLIQUEZ ICI ? Parce que vous pensez, tout au fond de vous, que cette information peut vous apprendre quelque chose que vous ignorez sur vous-même (en l'occurrence, que vous avez un petit côté hot dog, ou que vous seriez Hermione si vous étiez un personnage de la saga Harry Potter). Notre désir de se comparer aux autres à l'ère des réseaux sociaux, couplé à notre fascination ancestrale pour la question "qui suis-je ?", serait à l'origine de notre obsession pour ces tests en ligne, explique Denise Friedman, professeure de psychologie à Salem (Etats-Unis) citée par AP.
Vous êtes hypocondriaque ?
Ce grain de beauté dans votre dos ? Cette fatigue constante ? Ces maux d'estomac ? Dans de nombreux cas, pas d'inquiétude, ce n'est qu'un petit cancer de l'internet : la "cybercondrie", ou hypocondrie du web. "Les moteurs de recherche ont tendance à référencer en priorité les maladies graves. Ainsi, quelqu'un qui cherchera quoi faire en cas de toux ou de maux de tête risque bien de se retrouver avec les symptômes typiques d'un cancer des poumons ou d'une maladie génétique extrêmement rare", déplorait déjà en 2012 Célia Boyer, directrice de l'association Health on the Net citée par la Tribune de Genève. Selon une étude américaine publiée dans la revue Cyberpsychology, Behavior and Social Networking (et relayée par le site du Telegraph), plus de la moitié des personnes interrogées disent préférer consulter internet plutôt que leur généraliste.
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