Les marmottes, les tortues, les ours et de nombreux animaux vont hiberner ou ont déjà commencé à le faire
Le professeur John Altringham, spécialiste de l'écologie animale à l'University de Leeds, a accordé un entretien au quotidien britannique The Independant. Il explique les raisons de l'hibernation des mammifères et des autres espèces d'animaux.
Le scientifique rappelle que "l'hibernation est un état d'inactivité physiologique déclenchée par des changements saisonniers de l'habitat d'un animal." Les animaux reconnaissent les jours qui raccourcissent et les températures qui chutent: le début de l'hiver, poursuit-il.
Tous ces changements sont autant d'éléments qui provoquent la production d'une hormone appelée "protéine spécifique d'hibernation". Elle n'a été identifiée qu'en 2006, par l'Institut de science de la vie de Tokyo, note John Altringham. Cette protéine déclenche la dépression métabolique qui mène "à l'état de sommeil". Le Coeur bat plus lentement, l'apport sanguin est limité et des organes non essentiels entrent en veille.
La température, donnée essentielle de l'hibernation
La réduction de l'apport sanguin fait baisser la température du corps, ce qui lui permet de fournir moins d'énergie pour la thermo-regulation. Les organes actifs sont moins nombreux et leur activité réduite. Bref, l'ensemble de l'organisme marche à l'économie et réclame moins d'énergie pour survivre, ce qui permet à l'animal de passer les mois froids jusqu'au printemps.
Beaucoup d'animaux chez les mammifères ont besoin de maintenir une certaine température corporelle pour que les cellules continuent à fonctionner correctement. Garder cette température constante alors qu'il fait froid nécessite beaucoup d'énergie et donc de la nourriture. De la nourriture qui est difficile à trouver en hiver.
L'hibernation apparaît comme la réponse la plus adaptée de beaucoup d'animaux aux conditions hivernales.
Si l'humain n'hiberne pas, c'est parce qu'il a développé des facultés mentales qui lui permettent de changer son comportement en prenant en compte la chute de la température. Faire du feu, mettre un gros pull ou manger un bol de soupe chaude sont des gestes que l'homme a pu développer grâce à son intelligence, explicite John Altringham
Hibernation et domestication
La domestication n'épargne pas les animaux de l'hibernation. John Altringham explique qu' "une chaude boîte à chaussures et de la nourriture abondante n'empêcheront pas un hérisson d'hiverner".
Le scientifique précise que "contrairement à la croyance populaire" l'hibernation n'est pas un long 'sommeil' dans lequel l'animal est inanimé. Il indique que c'est en réalité un "état transitoire ponctuée de périodes d'éveil". Par conséquent, il affirme que réveiller un animal qui hiberne ne lui causera pas de traumatisme durable.
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