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Facebook se met aux hashtags... Trop tard ?

Facebook a intégré ce jeudi les hashtags (mot-dièse) afin de faciliter le regroupement de contenus sur son réseau. Une initiative tardive qui intervient alors que plusieurs spécialistes prédisent la disparition du concept popularisé par Twitter.
Article rédigé par Damien Brunon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Regis Duvignau Reuters)

Ils sont de plus en plus présents sur nos écrans, ils ont désormais leur place sur Facebook. Les hashtags (mot-dièse), ces mots cliquables précédés par un "#", ont été mis en place ce jeudi sur la version américaine du réseau social de Mark Zuckerberg.

Ils s'installeront progressivement sur tous les profils. Cela faisait plusieurs mois que l'entreprise californienne travaillait sur son intégration
"Les hashtags ne sont que la première étape pour aider les gens à découvrir plus facilement ce que les autres disent d'un sujet donné et participer à des conversations publiques, " promet Greg Lindley, chef de produit chez Facebook.

L'entreprise californienne devrait aussi prochainement suivre l'exemple de Twitter en développant une liste de trending topics (sujets à la mode) en repérant les hashtags les plus utilisés.

Le premier tweet de l'histoire proposant d'utiliser un hashtag

how do you feel about using # (pound) for groups. As in [msg]? — Chris Messina™ (@chrismessina)

Facebook arrive après la bataille

Le problème, c'est que Facebook se met au hashtag alors que certains prophétisent sa disparition. Depuis quelques mois, il est critiqué pour ses dérives sur les réseaux sociaux.

En France, le principal scandale sur le sujet est celui concernant les hashtags racistes, antisémites ou homophobes (#unbonjuif, #unbonnoir, #unbonhomo). Ils ont défrayé la chronique fin 2012, allant jusqu'à pousser l'Union des Etudiants Juifs de France (UEJF) à déposer une plainte au pénal contre Twitter.

Cela dit, les difficultés ne s'arrêtent pas là. Les hashtags devaient être un outil pour mieux s'y retrouver dans les réseaux sociaux, ils sont devenu un monstre incontrôlable.

Leur profusion rend souvent introuvables ceux qui ont un véritable intérêt. Ainsi, il n'est pas rare de trouver dans les trending topics de Twitter des mots-dièses fantaisistes tels que #jeudiconfession ou #lesreglesdansmoncouple (exemples du jour).

Le hashtag victime de son succès

A l'inverse, la surutilisation d'un hashtag sur un sujet précis tue l'information qui lui est liée. Un journaliste du New York Times relayait récemment l'expérience du dernier Superbowl , l'un des événements les plus suivis chaque année aux Etats-Unis. En cinq heures, l'édition 2013 a généré trois millions de tweets avec le hashtag #SuperBowl. Cela équivaut à 167 tweets par seconde, autant dire qu'il était impossible de tirer une information intéressante au milieu de ce flux.

La France n'est pas épargnée

Chez nous, les grands évènements sportifs connaissent la même problématique. La récente finale de Roland Garros en a été un exemple probant. Pendant la quinzaine, les matchs dans lesquels jouaient certaines sportives plantureuses était sur le terrain charriaient aussi leur lot de hashtags sexistes.

Cette dérive ne devrait d'ailleurs qu'empirer avec le temps. Aujourd'hui, seulement 5% des Français sont actifs sur Twitter. Qu'en sera-t-il lorsque les 24 millions d'utilisateur Français de Facebook se mettront au hashtag  ?

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