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Il usurpait l'identité de chômeurs pour les vendre à prix d'or à des sans-papiers

En prétendant être chef d'entreprise, un escoc a obtenu des livrets de famille et des actes de naissance qu'il revendait ensuite.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des cartes d'identité nationales avant d'être vérifiées afin de déceler d'éventuels défauts au centre d'établissement de la carte d'identité française de Limoges, le 25 février 2010.  (JEAN-PIERRE MULLER / AFP)

De la précarité, il a fait un terrible business. En publiant de fausses offres d'emploi, un homme d'une quarantaine d'années volait l'identité de chômeurs afin de les revendre au prix fort, jusqu'à 6 000 euros, à des sans-papiers africains de la région parisienne.

Avec deux complices, l'escroc présumé a été mis en examen jeudi 6 mars pour obtention frauduleuse de document administratif et aide au séjour irrégulier en bande organisée, et placés en détention provisoire. Cinq autres personnes également interpellées dans cette affaire ont été libérées. 

"Le nombre d'identités usurpées n'est pas encore établi mais cette structure était potentiellement très nuisible car elle permettait d'obtenir facilement un titre d'identité", a expliqué Christian Duc, chef d'état-major de l'Office central pour la répression de l'immigration irrégulière et de l'emploi d'étrangers sans titres (Ocriest)

De faux documents pour obtenir de vraies cartes d'identité

Surnommé Junior, cet homme, Comorien, s'est présenté en janvier 2013 dans une agence Pôle emploi de La Réunion. Se faisant passer pour un chef d'entreprise, il indique vouloir embaucher une vingtaine de personnes : après publication de l'annonce, près de 200 chômeurs lui fournissent un CV et acceptent pour certains de donner des photocopies de leurs livrets de famille et actes de naissance.

En métropole, il les revend pour plusieurs milliers d'euros à des sans-papiers que des complices abordent gare du Nord, à Paris. Avec ces documents, eux espèrent obtenir une carte d'identité, en déposant un dossier en mairie ou à la préfecture.

Etonné de la disparition du "chef d'entreprise", Pôle Emploi alerte l'Ocriest. A la suite de l'ouverture d'une information judiciaire en décembre, les policiers répertorient 28 cas de dépôts de demandes frauduleuses de cartes d'identité dont six ont abouti à la remise du document.

Près de 120 pièces d'identité volées à des chômeurs

Grâce au numéro de téléphone donné lors des différents dépôts de dossier, la trace de Junior est retrouvée, en région parisienne. Lundi matin, une trentaine de policiers ont ainsi interpellé huit personnes dont les trois principaux protagonistes de ce réseau présumé.

Dans le studio de Junior, à Viry-Châtillon (Essonne), plus de 120 documents volés à des demandeurs d'emploi sont retrouvés, dont une moitié appartenant à des demandeurs d'emploi de la Réunion et une dizaine de sa précédente escroquerie en Guyane.

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