Un scanner corporel est expérimenté à partir de lundi à l'aéroport de Roissy sur les vols en direction des Etats-Unis
L'expérimentation se fera au terminal 2E sur la base du volontariat dans le cadre du renforcement des mesures de sécurité après l'attentat manqué contre un avion de ligne américain à Noël.
Selon la direction générale de l'Aviation civile (DGAC), la technologie retenue est celle dite du "portail à ondes millimétrique".
Avec les ondes millimétriques "qui s'arrêtent à la surface de la peau (...), tout est visible", assure la DGAC. Le procédé est jugé non dangereux. Avec les scanners corporels, "on distingue une silhouette, les volumes, les formes" du corps, selon un représentant de HTDS, une entreprise spécialisée. Il est en outre tout à fait possible de faire en sorte que l'agent chargé du scanner ne voie ni entrer ni sortir la personne du sas.
De son côté, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) estime que les scanners corporels doivent être utilisés dans des "conditions juridiques et techniques" garantissant la protection de la vie privée et de l'intimité des personnes.
"Il importe de prendre en compte les recommandations" du groupe des CNIL européennes (G29), selon l'organisme. Le G29 recommande notamment de privilégier les technologies permettant une représentation schématique du corps des personnes, et non leur image réelle (avec floutage du visage et des parties intimes du corps) et de restreindre la visualisation des images par des personnels habilitées, dans des locaux non ouverts au public.
Le scanner corporel est déjà utilisé pour sécuriser les aéroports de Hollande, Londres-Luton, à Moscou, à Djeddah (Arabie saoudite) et dans une dizaine de grandes villes américaines.
En octobre 2008, le Parlement européen avait adopté une résolution concernant l'impact du scanner corporel sur la vie privée dans la mesure où l'individu "scanné" apparait nu. Cette méthode revient à exercer "une fouille au corps virtuelle", entraînant "de graves conséquences sur le droit à la vie privée et à la dignité personnelle".
A Noël dernier, un Nigérian de 23 ans avait failli faire exploser un appareil de la Northwest Airlines avec près de 300 passagers à bord, entre Amsterdam et Detroit.
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