Un lycéen de 17 ans qui a tenté de s'immoler par le feu mardi à Marseille est toujours dans un état critique
Maxence, lycéen de 1ère ES, s'est aspergé mardi sous les yeux d'une conseillère principale d'éducation d'un liquide -"vraisemblablement de l'essence"- dans les toilettes de son établissement.
L'adolescent, admis au service des grands brûlés de l'hôpital de La Conception, est dans un état critique, selon l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille.
"A cette heure, son état de santé reste préoccupant et le pronostic vital est engagé", a précisé, dans un communiqué, Norbert Joyeux, proviseur de Saint-Joseph-Les-Maristes, un collège-lycée privé de 920 élèves, installé dans un quartier du centre-ville.
"L'enquête se poursuit auprès des proches pour connaître les raisons de cet acte. Nous n'avons plus de raison ensuite d'investiguer si on écarte toute implication d'une tierce personne", a déclaré à l'AFP le procureur de la République de Marseille, Jacques Dallest.
"On cherche toujours une explication unique, je ne pense pas que ce soit le cas: à la fois l'école, peut-être un problème amoureux, peut-être un problème avec les parents, l'avenir professionnel, des interrogations de jeunes", a-t-il souligné.
Un jeune en difficulté scolaire, aux parents séparés
"Il semblerait que c'est un jeune en difficulté scolaire dont les parents sont séparés", avait-il indiqué mardi soir, ajoutant que son geste avait pu être influencé "par ce qu'il a pu voir dans les médias sur l'Afrique du Nord".
"Nous sommes dans la douleur", a dit mercredi à la presse M. Joyeux. Selon lui, l'élève avait "des difficultés scolaires, avec des résultats irréguliers", mais "pas de problème majeur" connu du personnel, a-t-il expliqué, démentant toute idée de renvoi ou de sanction disciplinaire.
"Il était en train de changer d'établissement puisque son père habite Aix-en-Provence", a-t-il ajouté. "Si on avait senti quelque chose, on aurait réagi". "C'est un enfant poli, gentil, courtois, pas du tout exubérant", a raconté Jeanine Schoettel, assistante chargée du suivi des classes de première et terminale, qui l'a vu s'effondrer dans la cour.
"J'ai appris, parce qu'il est venu me demander un certificat de radiation, qu'il devait quitter l'établissement hier (mardi) soir. Et donc il est allé dire au revoir à tout le monde", a-t-elle ajouté. "Je pense qu'il ne voulait pas partir".
Les professeurs en état de choc, les élèves perturbés
"Les professeurs sont en état de choc, les élèves sont très perturbés", a-t-elle encore dit. "On est très mal, on a l'impression d'être passé à côté de quelque chose, peut-être qu'il y avait des signes..." Une cellule de soutien psychologique a été mise en place pour accueillir les élèves et enseignants dans l'établissement qui restait ouvert mercredi. Beaucoup d'élèves ont été vus, selon Mme Schoettel, individuellement ou par petits groupes.
Sur place, "l'ambiance était très tendue", témoignait Cécilia, une lycéenne qui a dans sa classe des amis de water-polo du jeune homme: "Beaucoup de profs ne sont pas bien, on voit tout le monde malheureux". La cellule devait être maintenue jeudi, et éventuellement les jours suivants.
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