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Toutes les raffineries Total, en grève contre la réforme des retraites, ont voté la reprise vendredi

Après LyondellBasell jeudi, Gonfreville, Dunkerque, Feyzin, Gradpuits et Donges ont voté la reprise du travail.Cette grève, qui a contraint Total à arrêter ses 6 raffineries pendant plus de 15 jours, a coûté 100 millions d'euros à la compagnie pétrolière, a annoncé vendredi son directeur financier, Patrick de la Chevardière.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Les grévistes bloquaient l'accès du dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer, le 20 octobre 2010 (AFP - Gérard Julien)

Après LyondellBasell jeudi, Gonfreville, Dunkerque, Feyzin, Gradpuits et Donges ont voté la reprise du travail.

Cette grève, qui a contraint Total à arrêter ses 6 raffineries pendant plus de 15 jours, a coûté 100 millions d'euros à la compagnie pétrolière, a annoncé vendredi son directeur financier, Patrick de la Chevardière.

Toutes les raffineries françaises ne peuvent toutefois pas produire du carburant dans l'immédiat, dans la mesure où elles sont dépendantes du bon fonctionnement des terminaux pétroliers. Une fois les raffineries réalimentées en brut, il faudra entre 3 jours et une semaine avant qu'elles puissent recommencer à produire du gazole, de l'essence ou du kérosène, les travaux de redémarrage étant des procédures très lourdes dont la durée varie en fonction de la taille des raffineries.

Samedi matin, 16 navires étaient en cours de déchargement sur les terminaux pétroliers de Fos-sur-Mer et Lavera (Bouches-du-Rhône), débloqués vendredi par des agents de la CGT après un mois de grève, selon une source portuaire.

Les salariés des terminaux pétroliers de Fos-Lavera (Bouches-du-Rhône) ont voté vendredi la reprise du travail après 33 jours de grève contre la réforme portuaire. Les terminaux alimentent en pétrole brut six raffineries françaises. La reprise du travail sur ce site était l'une des conditions au retour à la normale de la production de carburants en France.

Le mouvement de grève reconductible contre la réforme des retraites s'était étendu à l'ensemble des raffineries françaises à partir du 12 octobre.

"Aucune heure de grève ne sera payée par l'entreprise", a déclaré Charles Foulard, coordinateur CGT chez Total, une information confirmée par un porte-parole de la direction du pétrolier. "C'est grâce à la solidarité entre salariés de Total, entre syndiqués à la CGT et grâce aux dons qui ont été faits par de nombreux citoyens qu'on peut espérer couvrir une partie des heures perdues cette fois-ci", a ajouté Charles Foulard. "Un compte a été ouvert à la confédération (CGT) et un au sein de la Fédération chimie CGT (la Fnic)", a précisé Charles Foulard. "Les jours de grève ne seront sans doute pas payés, mais il y aura des dispositifs internes aux syndicats qui tenteront de prendre en charge une partie des rémunérations perdues", a indiqué Jean-François Renucci, responsable CFDT chez Total.

Grèves et actions, en bref
Dans les autres secteurs, les éboueurs de la communauté urbaine de Toulouse ont repris le travail vendredi matin, après deux semaines de perturbations dans le ramassage des ordures.

Dans les Bouches-du-Rhône, 300 salariés ont bloqué vendredi matin les accès à une plate-forme logistique dans la zone industrielle de Milles près d'Aix-en-Provence, qui dessert les magasins du groupe Casino. Ils ont ensuite rejoint d'autres salariés qui bloquaient une autre plate-forme à Miramas.

Trois militants de Sud-PTT, Sud-métaux et Sud-Collectivités territoriales ont été interpellés vendredi matin pour avoir organisé une opération escargot avec une soixantaine de militants sur le pont d'Aquitaine, sur la rocade de Bordeaux. Ils avaient provoqué un embouteillage pendant une heure.

Repères : le pétrole, du bateau à la pompe

Raffinerie

Une raffinerie transforme du pétrole brut transporté essentiellement par oléoducs ou navires pétroliers en produits raffinés comme l'essence ou le gazole.

La France possède 12 raffineries dont 6 appartiennent à Total, 2 à Exxon Mobil, 1 à Ineos, 2 à Petroplus et 1 à LyondellBasell. Elles produisent surtout de l'essence alors que le pays connait depuis une vingtaine d'années une diésélisation du parc automobile, conduisant à exporter de l'essence et importer du gazole. Chacune possède un ou plusieurs dépôts sur place pour stocker les produits raffinés.

Dépôts pétroliers

Les carburants sont ensuite transportés par voie fluviale, oléoducs ou camions dans des dépôts pétroliers pour y être stockés avant d'approvisionner les stations-service. La France compte quelque 160 dépôts répartis sur tout le territoire qui correspondent à environ deux semaines de consommation.

Stations-service
La France totalise 12.500 stations-service dont 40% appartiennent aux grandes surfaces. Total en possède environ 4.000 sous les enseignes Total, Elf et Elan ; Carrefour, 1000 ; Esso, filiale d'Exxon Mobil, 700 ; Delek qui vient de racheter le réseau de BP en France, 400.

Les stocks stratégiques

Ils sont composés en France à hauteur de 60% de produits raffinés et 40% de pétrole brut sont constitués pour faire face à une rupture grave des approvisionnements et correspondent à environ 3 mois de consommation.

Ils ne peuvent être utilisés qu'à la demande du gouvernement après accord de l'Agence internationale de l'énergie. Leur dernière utilisation remonte à 2005 après le passage de l'ouragan Katrina aux Etats-Unis.

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