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Présidentielle : attention candidats hors normes

Qu'ils aient une équipe ou une simple page Facebook, qu'ils y croient dur comme fer ou qu'ils soient juste des provocateurs, à chaque présidentielle, ils sont là. Tour d'horizon de microcandidats qui osent. 

Article rédigé par Salomé Legrand
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7 min
Gaspard Delanoë, candidat du Pffft à l'élection présidentielle "reçoit le soutien spontané de Freddy Mercury dans une pharmacie de province", selon son site internet.   (JEAN-CHARLES VALIENNE)

Ils n’ont que très peu de chance de réunir les 500 parrainages nécessaires pour se présenter à la présidentielle. Mais qu’à cela ne tienne. Ils ont des idées, voire un programme, et surtout pas peur du ridicule. Voilà une liste non exhaustive de candidatures insolites dont vous n’entendrez probablement plus parler mais qui valent le détour.

Patrick Bourson, "Gavroche" et "entrepreneur"

"Fils d’une naine et d’un soldat américain", annonce fièrement son tract, cet ancien membre du Front national a pour ambition de "redresser la France". Né en 1956, il se décrit sur son site comme un "Gavroche", "un enfant de la France d’en bas que rien n’a épargné". Mais aussi comme un "entrepreneur", un "organisateur" et enfin un "agitateur".

Parmi ses mesures, on peut citer en vrac l’augmentation de 11 % des salaires de moins de 3 000 euros, la suppression du Sénat et le rétablissement des frontières, la création d’un ministère de la Fraternité, le retour des maisons closes ou encore la suppression du permis à points.   

Renaud Camus, un In-nocent "réservé sur le métissage"

Ultraconservateur et proche de l’extrême droite selon un portrait de lui réalisé par Rue89, Renaud Camus se dit "réservé sur le métissage" et trouve "les frontières délicieuses" dans l'émission "Tout le monde en parle" en novembre 2009. Il est le président du parti de l’In-nocence, qu’il définit comme "une vertu ; comme telle elle consiste à sans cesse s’évertuer". 

Parmi ses propositions, le "rétablissement des enseignements traditionnels tels que la littérature, la philosophie et l'histoire, qui seront dispensés comme jadis selon des axes chronologiques" ou bien la fin "effective et rigoureuse de l'immigration illégale" ainsi que la limitation de l'immigration légale aux "strictes exigences du droit d’asile".

Andy Carlier, la victoire par l'abstention

A 35 ans, ce Belge naturalisé français est à la tête du Mouvement des jours meilleurs. Il prône "le vrai changement" et "une France libre". Il compte sur les abstentionnistes pour réaliser un score proche de 60 % à l’élection présidentielle, comme le raconte Le Télégramme. Bref adhérent du MoDem, Andy Carlier est au chômage depuis quelques mois et prépare des propositions axées autour du pouvoir d’achat et de l’emploi.

Hervé Couasnon, le poète-escaladeur

Déjà candidat en 2007, Hervé Couasnon est chauffeur de bus à Périgueux (Dordogne), mais pas seulement. Adepte de l’escalade, il jette régulièrement des tracts de ses poèmes, notamment du haut de bâtiments publics. C’est d’ailleurs  comme cela qu’il a déclaré sa candidature, perché sur la mairie de Limoges (Haute-Vienne) le 26 avril, comme le raconte La Montagne. Pas avare de ses talents, il est  aussi chanteur comme en témoigne ce clip "Bats-toi" de 2007.


Côté programme, Hervé Couasnon propose de sortir du nucléaire, d’augmenter le smic à 1 600 euros et de reboucher le trou de la Sécu. Il promet aussi de supprimer le cumul des mandats, d’en finir avec l’illettrisme en apprenant aux enfants à écrire dès 3 ans et de rouvrir les maisons closes.

Gaspard Delanoë, le leader du Pffft qui descend du Songe

Parce que "demain mérite mieux qu’hier", Gaspard Delanoë - aucun lien avec le maire de Paris même s’il dit être le "seul vrai Delanoë" -, se veut "le candidat de l'utopie, de la singularité et de la fantaisie". Son parti, le Pffft pour Parti faire un tour, créé le 21 avril 2002 "aux alentours de 20h01" ambitionne de "changer le monde" en "s’appuyant sur le Songe car l’homme descend du Songe". Du coup, ses militants sont des "agents dormants".

Au programme, le vote obligatoire, la délocalisation des ministères en banlieue, un congé payé pour chaque citoyen le jour de son anniversaire, la transformation des niches fiscales en "alvéoles fiscales"… Mais aussi la légalisation du cannabis et la décidément très prisée réouverture des maisons closes.

Stéphane Guyot, le vote blanc, tout un programme

Il "ne défend ni ne combat aucun parti politique ou candidat". Son programme tient en un rectangle blanc. Stéphane Guyot, agent immobilier de 42 ans, défend le vote blanc. Sur le site internet du Parti du vote blanc, il raconte avoir "pris conscience de la règle du ‘voter pour le moins pire’ imposée aux électeurs" en 1995 lors du "duel Chirac-Jospin". Pas de programme donc pour ce "candidat blanc", si ce n’est la reconnaissance de ce droit inclus dans le code électoral, "seul outil pacifique permettant aux électeurs d'exprimer leur désaccord".

Laurent Lenne, de "Secret Story" au pastorat

"Prêtre actuel, homme aux valeurs universelles et intemporelles", Laurent Lenne est aussi un ancien candidat de l'émission "Secret Story II". Le quadra que "Dieu a également doté d’un talent vocal", dixit ses producteurs sur la page internet qui lui est consacrée, aurait enchaîné les premières parties de Gilbert Montagné, Serge Lama ou encore Catherine Lara dans les années 80 avant de rejoindre l’Eglise anglicane. Dans son dernier clip, chemise blanche ouverte jusqu’au nombrilil chante s’être "pris Jésus en pleine face" tout en déambulant sur une plage où passent des jeunes femmes portant peu, voire pas de vêtements.

Changement de ton pour sa déclaration de candidature. Dans une vidéo, il dit défendre "la laïcité", "la solidarité au pouvoir et dans la rue" et dénonce la dépendance de l’humain à l’argent ou encore "la délinquance au plus haut niveau de l’Etat". Son slogan "Un pasteur pour la France". Tout simplement.  

 

Rasta Président, et tout devient permis

"Travailler moins pour vivre bien." Sur son site, Rasta Président n’y va pas par quatre chemins. Dreadlocks, fine moustache et bouc, ce Francilien de 21 ans affirme "sagement utiliser la musique pour en arriver à ses fins politiques et amoureuses". Dans sa biographie fleuve,il raconte sa rupture avec les Témoins de Jéhovah et comment la lecture de "l'Autobiographie de Malcom X" a changé sa vie, à 16 ans, à Mayotte.

Au programme, "69 propositions pour dévergonder la France".  Dont  "100 % de chômage : libérer progressivement l’homme du travail grâce à la science et la robotisation". Mais aussi la légalisation de beaucoup de choses dont les yourtes, le cannabis, le mariage homo ainsi que la polygamie, la polyandrie et "le droit à l’adoption pour les minorités sexuelles".

Maxime Verner, roulez jeunesse

"Porte-voix de la jeunesse", voilà l’ambition de Maxime Verner, 21 ans. Sur son blog,  il raconte sa vocation et comment il s’est inscrit sur les listes électorales dès le jour de ses 18 ans. Dans la foulée, il s'est présenté aux élections municipales et cantonales de mars 2008.

Il faut dire que le jeune homme n’a pas froid aux yeux. Le 24 novembre 2011, il s’attaque au Front National et invite Marine Le Pen à débattre avec lui comme le raconte Présidentielle2012. Il est aussi à l’origine de l’abaissement à 18 ans au lieu de 21 de l’âge légal requis pour être candidat à l’Elysée, après avoir convaincu 297 députés et 1 023 maires. En juin 2011, il publie sous forme de livre un manifeste de 89 propositions intitulé Jeunes de tous les âges, unissons-nous !

Clément Wittmann, à bicyclette

"Objecteur de croissance", ce quinquagénaire père de trois enfants milite "pour la prise en compte de l’écologie en politique" et la décroissance. Il a entamé un tour de France à vélo le 14 mai 2011. Ce charpentier dénonce les "fastes ostentatoires de la République" et se veut "militant de la simplicité volontaire". Dans son programme : le "ménagement du territoire" ainsi qu’un "plan d’urgence pour le milieu rural", mais aussi la sortie du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale ainsi que la limitation de la publicité. 

Robert Baud se jette à l'eau

"62 ans et demi", Robert Baud se présente pour "une majorité des minorités en souffrance morale et sociale", au nom "de tous les exclus du systéme actuel". Il se décrit comme libre et alternatif. Celui qui a été monteur en gondoles et aménagements de supérettes, soigneur animalier au zoo de Vincennes, livreur, VRP de plusieurs sociétés ou encore rédacteur en chef de la revue Ciné boulevard s’adresse aux "gens de bonne volonté".

Sa "priorité absolue" est l’eau et "la Politique Energétique de ce Troisième Millénaire". Au menu : la prise en compte de la psychologie des victimes dans la justice, le relèvement des minima sociaux et la baisse de la TVA.

Gilles Bourdouleix , chantre de la "réussite individuelle"

Député-maire de Cholet (Maine-et-Loire) et candidat du Centre national des indépendants et paysans, Gilles Bourdouleix s’était déjà présenté à l’élection présidentielle de 2007 avant de se rallier à l’UMP, faute d’avoir réuni les 500 signatures. OuestFrance.fr recense ses phrases choc depuis l’annonce de sa candidature, dont : "Si quelqu'un veut manger halal, il mange chez lui, pas à la cantine !"

Dans son programme, on trouve l’organisation d’un "Grenelle de la mondialisation", la TVA sociale, le refus des OGM en plein champ et la revalorisation du bac. Pour lui, "la réussite collective ne peut venir que des réussites individuelles".

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