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Neuf sans-papiers afghans ont été expulsés de France mardi soir à bord d'un avion britannique vers Kaboul

C'est ce qu'a finalement confirmé, mercredi, le ministre de l'Immigration, dans une déclaration à la sortie du Conseil des ministres, après avoir observé de longues heures de mutisme.En Afghanistan, les 9 Afghans expulsés ont atterri mercredi à Kaboul, a précisé de son côté le responsable d'une ONG allemande chargée de les accueillir.
Article rédigé par France2.fr
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Ces nouvelles reconduites à la frontière de migrants clandestins agfhans avaient été annoncées par la Cimad. (F2)

C'est ce qu'a finalement confirmé, mercredi, le ministre de l'Immigration, dans une déclaration à la sortie du Conseil des ministres, après avoir observé de longues heures de mutisme.

En Afghanistan, les 9 Afghans expulsés ont atterri mercredi à Kaboul, a précisé de son côté le responsable d'une ONG allemande chargée de les accueillir.

"Je vous confirme effectivement qu'il y a eu ce matin neuf reconduites d'Afghans en situation irrégulière", a annoncé Eric Besson. "Contrairement à ce qui est dit et affirmé, ce ne sont pas des réfugiés, ils n'ont pas obtenu le droit d'asile, ça va même plus loin: ils ne l'ont pas demandé", s'est justifié le ministre. L'opération de reconduite à la frontière "s'est bien passée", a encore dit Eric Besson. "Il n'y a pas eu de difficultés particulières, ils ont été réadmis en Afghanistan ce matin." Le ministre a estimé que toutes les procédures "ont été respectées" lors de cette expulsion. L'ambassadeur d'Afghanistan en France avait affirmé qu'aucun laissez-passer n'avait été fourni aux expulsés pour leur entrée sur le territoire afghan.

Un journaliste de l'AFP a vu les expulsés à la sortie de l'aéroport de Kaboul. Ils sont jeunes, âgés d'une vingtaine d'années, l'air fatigué et triste. "Je suis arrivé là-bas (en France) il y a six mois, puis j'ai été arrêté un jour. J'ai passé 13 jours dans un centre de rétention et ils m'ont expulsé", a déclaré l'un d'eux, prénommé Waheedullah, originaire de la province de la Kunar dans l'est du pays, un des bastions des insurgés talibans. "J'avais beaucoup de problèmes en Afghanistan avec les talibans, j'ai une rivalité personnelle avec eux, je ne peux pas rentrer, je ne peux pas rentrer !", s'est plaint le jeune homme de 20 ans, ajoutant: "J'ai dépensé 12.000 euros pour aller là-bas."

Première membre du gouvernement à s'exprimer sur ce délicat dossier mercredi matin, Fadela Amara, la secrétaire d'Etat chargée de la politique de la ville, s'est prononcée sur France Info contre les expulsions de clandestins afghans. "Je suis contre les expulsions d'Afghans, ce n'est pas la France que j'aime, je souhaite qu'on les garde jusqu'à la fin de la guerre dans leur pays." Sur les expulsions de mardi soir, elle a lancé: "Je n'ai aucune info sur le charter, j'ai dit que j'étais pour la maîtrise de l'immigration, pour la lutte contre les filières de l'immigration clandestine."

Un avion de la compagnie britannique BMI, entouré de cars de police, avait été vu sur les pistes de Roissy mardi soir, sans que l'on ait su alors s'il s'agissait bien du charter franco-britannique prévu pour Kaboul. Peu avant 23h, l'avion n'était plus sur la piste.

Quelque 27 Afghans en situation irrégulière, dont trois venus de France, avaient été reconduits à Kaboul fin octobre par un vol conjoint affrété par Paris et Londres, opération qui a suscité un tollé à gauche et parmi les associations de défense des migrants.

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