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"Mon devoir est d'entendre le message des électeurs", a déclaré le chef de l'Etat à l'issue du Conseil des ministres

"La crise ne doit pas nous inciter à ralentir", a-t-il poursuivi."J'ai été élu pour sortir" le pays "de l'immobilisme", a-t-il dit en estimant que "nous avions accumulé beaucoup de retard". "Rien ne serait pire que de changer de cap du tout au tout en cédant" à "l'agitation d'une période électorale", a-t-il ajouté.
Article rédigé par France2.fr
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Nicolas Sarkozy, lors de son allocution au Palais de l'Elysée, le 24 mars 2010 (France 2)

"La crise ne doit pas nous inciter à ralentir", a-t-il poursuivi.

"J'ai été élu pour sortir" le pays "de l'immobilisme", a-t-il dit en estimant que "nous avions accumulé beaucoup de retard". "Rien ne serait pire que de changer de cap du tout au tout en cédant" à "l'agitation d'une période électorale", a-t-il ajouté.

"Il y a des choix sur lesquels nous devons faire preuve de constance", a-t-il insisté.

"Les conséquences économiques et sociales de la crise financière, la nécessité de tirer les leçons de ce qui s'est passé, exigent du sang-froid", a-t-il ajouté. Selon lui, "il y a des choix sur lesquels nous devons faire preuve de constance. Nous devons continuer les réformes. Arrêter maintenant serait ruiner les efforts accomplis. Vous m'avez fait confiance pour moderniser la France, je tiendrai mes engagements", a-t-il également affirmé.

Les impôts
Le président de la République a martelé qu'il entend "continuer à refuser toute augmentation d'impôts". "Nous devons continuer à alléger les charges sur le travail et l'investissement", a-t-il dit. "A ses yeux, il faut "continuer à investir dans la recherche, l'innovation, les infrastructures" et l'université.

Les retraites
Nicolas Sarkozy a promis de "ne pas passer en force" sur la réforme des retraites. "Avant six mois, les mesures nécessaires et justes auront été adoptées", a-t-il assuré.

L'agriculture
"Nous ne pouvons plus attendre de résoudre la crise sans précédent à laquelle est confrontée notre agriculture", a-t-il dit. "Je le dis clairement, je suis prêt à aller à une crise en Europe plutôt que d'accepter le démantèlement de la politique agricole commune et de laisser la spéculation fixer de façon erratique des prix agricoles qui ne permettraient pas à nos agriculteurs de vivre décemment du fruit de leur travail", a-t-il ajouté.

La taxe carbone
Le chef de l'Etat a confirmé qu'il subordonnait "la création d'une taxe carbone intérieure à une taxe aux frontières qui protègera notre agriculture et nos industries contre la concurrence déloyale de ceux qui continuent à polluer sans vergogne". "Le dumping environnemental menace nos emplois. Il serait absurde de taxer les entreprises françaises en donnant un avantage compétitif aux entreprises des pays pollueurs", a-t-il dit.

La santé
Nicolas Sarkozy a annoncé qu'une "grande concertation" allait s'engager sur les difficultés auxquelles est confrontée la médecine de proximité.

Les élections régionales
Il est revenu sur l'abstention qu'il explique par le fait que "la société française a trop cédé sur ses valeurs et ses principes".

La politique d'ouverture
"Ma responsabilité est de veiller à la pluralité des opinions", a-t-il expliqué, laissant ainsi entendre qu'il allait poursuivre la politique d'ouverture vers d'autres sensibilités politiques que la sienne.

La sécurité
La sécurité a occupé une grande place dans l'allocution présidentielle. Il a jugé insupportable le niveau des violences, notamment dans les stades et les établissements scolaires.

"L'absentéisme scolaire est un fléau. La responsabilité des parents doit être engagée, les sanctions en matière d'allocations doivent être effectives", a-t-il dit. "Les jeunes qui ne peuvent pas suivre une scolarité normale seront placés dans des établissements adaptés où ils ne perturberont plus la vie des autres et où ils feront l'objet d'un accompagnement spécifique", a-t-il ajouté

Le voile intégral
Nicolas Sarkozy a annoncé une "interdiction du voile intégral", vêtement "contraire à la dignité de la France". Sera donc bientôt déposé un "projet de loi conforme aux principes généraux de notre droit"..

Réactions
Le député PS Henri Emmanuelli parle d'un "clin d'oeil à l'électorat de droite, quitte à mentir". "Ce qui commence à me préoccuper sérieusement, c'est de voir un homme qui a plus de 50 ans et trois années de mandat et qui continue à faire preuve d'une sorte d'immaturité, de juvénilité, qui s'installe dans les postures 'vous allez voir ce que vous allez voir'", a-t-il ajouté.

Le député PS Jean-Christophe Cambadélis: "C'est une opération de reconquête de l'électorat de droite qui s'est fortement abstenu ou qui a voté Front national, et cela ne répond absolument pas à la demande du pays".

Le député Vert Yves Cochet: "on a la réaffirmation de l'esprit sécuritaire et autoritaire de Nicolas Sarkozy, avec des phrases à la fois fermes et ampoulées... Avec le report de la taxe carbone, le masque est tombé, la droite ne sait pas faire de l'écologie".

Le président du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon: "Le président de la République oppose un puéril déni de réalité et une série d'agressions contre ses boucs émissaires favoris : ceux qui l'ont précédés dans sa fonction et les Français qui défendent leurs acquis sociaux".

Le porte-parole adjoint de l'UMP, Dominique Paillé: "Le président de la République a fait preuve de sang-froid et de responsabilité. Il ne fallait surtout pas infléchir le sens des réformes. Il fallait peut-être pour certaines donner un peu plus de temps. L'électorat qui est le nôtre attend de la fermeté dans le cap, de la continuité dans la mise en place de la politique, avec, il est vrai, le principe d'un certain nombre de principes fondamentaux de la République".

Le député UMP Eric Raoult: "On nous prédisait un président groggy, abattu, on a eu un chef de l'Etat lucide et résolu, qui sait aller au fond des dossiers". "Moi j'ai retrouvé le Sarkozy de 2007, c'est-à-dire un homme qui sait tenir ses engagements, ni sourd ni muet, conscient aussi de celles et ceux qui ont contribué à sa victoire. La droite a un vrai capitaine, et il est solide".

Le député Nouveau centre Maurice Leroy: "Le Nouveau Centre se réjouit que Nicolas Sarkozy maintienne le cap des réformes. Simplement, nous demandons, nous, que ces réformes soient justes et équitables. Je me réjouis aussi que le message des agriculteurs ait été entendu. Je préfère le message que j'ai entendu aujourd'hui à l'ajustement gouvernemental d'hier qui avait l'air d'écouter l'UMP plutôt que les Français".

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