Les femmes qui ont accouché en France en 2009 avaient 30 ans en moyenne, contre moins de 27 ans il y a trente ans

C'est ce que montre une étude de l'Ined publiée jeudi, fondée sur les chiffres du recensement de l'Insee publiés en janvier.

"Le recul de l'âge de la maternité [pas au premier enfant, ndlr] se poursuit en France", affirme l'étude, publiée dans le numéro de mars du bulletin "Population et sociétés" de l'Ined.

"C'est la première fois depuis un siècle que le seuil de 30 ans est atteint, hormis la parenthèse de la Première Guerre mondiale qui avait vu l'âge des mères augmenter jusqu'à dépasser 30 ans entre 1916 et 1919", souligne Gilles Pison, l'auteur de l'étude.

L'Ined se fonde sur les chiffres de l'Insee publiés en janvier qui montraient que le seuil de 30 ans était dépassé en métropole, ce qui n'empêche pas la France d'être l'un des pays d'Europe les plus féconds, derrière l'Irlande.

En 1977, l'âge moyen s'établissait à 26,5 ans, rappelle l'Institut national des études démographiques (Ined).

Allongement des études et progression de la contraception
"Le mouvement de report des maternités, général dans le monde développé, est associé à l'allongement de la durée des études" mais aussi "à la progression de l'emploi féminin et au souhait croissant des femmes de ne mettre des enfants au monde qu'une fois installées dans la vie, avec des diplômes, un emploi stable, un logement et une vie de couple", explique le démographe.

Autre explication, la diffusion de la contraception moderne a contribué à réduire la fréquence des grossesses non désirées, notamment aux âges jeunes.

Quant à l'avenir, Gilles Pison pense que "l'âge moyen à la maternité pourrait continuer à augmenter en France dans les prochaines années", estimant qu'il "n'est pas exclu qu'il atteigne 31 ans, voire plus, comme c'est le cas aux Pays-Bas".

"Mais il est peu probable qu'il augmente jusqu'à 35 ou 40 ans" car si l'aide médicale à la procréation "s'est beaucoup développée récemment", la "médecine reste souvent impuissante après 40 ans", ajoute le démographe, dans cette étude évoquée par Le Parisien et Le Figaro de jeudi.