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Les 11 camions chargés de 154 tonnes de déchets nucléaires ont atteint mardi matin leur site de stockage en Allemagne

Les déchets radioactifs, partis de France vendredi soir, sont arrivés à destination avec un jour de retard au terme d'un parcours émaillé d'incidents entre forces de l'ordre et militants antinucléaires.La police allemande dit avoir procédé à 8 arrestations et près de 1.300 interpellations depuis samedi pour assurer le passage du convoi.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Des militants bloquent le convoi de déchets nucléaires sur la route, près de Dannenberg, en Allemagne (9 novembre 2010) (AFP / Carsten Koall)

Les déchets radioactifs, partis de France vendredi soir, sont arrivés à destination avec un jour de retard au terme d'un parcours émaillé d'incidents entre forces de l'ordre et militants antinucléaires.

La police allemande dit avoir procédé à 8 arrestations et près de 1.300 interpellations depuis samedi pour assurer le passage du convoi.

31 des quelque 20.000 policiers déployés dans le cadre de l'opération ont été blessés lors d'accrochages avec des militants écologistes, a indiqué mardi le ministre de l'Intérieur de Basse-Saxe (nord), Uwe Schünemann, lors d'une conférence de presse.

Au total, 172 procédures pénales ont été engagées contre des manifestants, a ajouté le ministre.

Le train de déchets nucléaires retraités à La Hague par le groupe français Areva avait quitté Valognes (Manche) vendredi pour rejoindre Gorleben (Allemagne) au terme d'un voyage de 1500 km. Sur les 14 wagons du convoi, 11 transportaient 123 tonnes de déchets. Les trois derniers accueillaient "de 50 à 80 policiers", selon Areva.

"Imaginer qu'on prenne le moindre risque dans le transport... A la fois pour l'Etat français et pour nous; c'est une insulte", avait estimé la présidente du directoire d'Areva, Anne Lauvergeon. "Il n'y a pas de raison d'avoir peur. Même si un wagon tombe, rien ne se passe", avait-elle assuré. "Ce convoi est une forteresse roulante. Les conteneurs résistent à un train lancé à pleine vitesse sur eux" et résisteraient à un avion qui s'écraserait sur les emballages, avait encore assuré Areva. Selon le groupe public, des casques, d'énormes sphères ou cylindres d'acier protègeaient les déchets.

Arrivés tant bien que mal en gare de Dannenberg, lundi matin, les containers avaient été chargés sur à bord de camions lundi soir afin pour une dernière étape de 20 km, après 1.000 km d'un trajet ralenti par les militants antinucléaires, jusqu'à Gorleben, site de stockage. Mais malgré la présence policière, des militants antinucléaires avaient réussi à bloquer la route.

Selon les autorités régionales allemandes environ 300 "autonomes" (extrême gauche et anarchistes) ont participé à ces actions, dont certaines ont été émaillées de violences.

Selon les organisations écologistes, 50.000 personnes ont manifesté samedi à Dannenberg, non loin de Gorleben, contre le convoi et la politique nucléaire du gouvernement d'Angela Merkel, tandis que plusieurs milliers ont participé à des actions pour entraver le convoi, 2.400 manifestants selon les organisateurs.

Dimanche, des heurts avaient opposé les forces de l'ordre à des petits groupes de manifestants qui se lançaient à l'assaut d'une voie ferrée pour tenter d'empêcher le passage du train. Plusieurs personnes ont été blessées dans les deux camps. Leur nombre n'a pas été précisé.

Il s'agit du 12e convoi depuis 1995 rapatriant vers l'Allemagne des déchets nucléaires allemands retraités en France.

Le mouvement antinucléaire a redoublé de vigueur en Allemagne depuis la décision du gouvernement d'Angela Merkel cette année de prolonger l'exploitation des 17 centrales nucléaires, que son prédécesseur social-démocrate Gerhard Schröder (1998-2005) voulait fermer.

Pour répondre aux organisations écologistes, Areva avait affirmé dès vendredi que les 123 tonnes de déchets vitrifiés dont 86 % de verre, correspondaient à la consommation d'électricité de 24 millions d'Allemands pendant un an.

"On est dans l'outrance manifeste", avait estimé Mme Lauvergeon, critiquant Greenpeace, "qui ne réagit que lorsque c'est un transport vers l'Allemagne" et pas vers les autres pays. Selon le réseau Sortir du nucléaire, "il s'agit du transport le plus radioactif qui ait jamais eu lieu".

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