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La première secrétaire nationale du PS estime urgent de trouver de nouvelles ressources pour financer les retraites

Deux jours après l'ouverture de la concertation entre le gouvernement et les syndicats, Martine Aubry annonce la couleur dans une tribune publiée jeudi dans Le Monde.Eric Woerth, a qualifié ces propositions d'"assez vagues, assez générales", et considéré qu'elles n'avaient "rien à voir avec l'enjeu et la difficulté des choses".
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Martine Aubry, première secrétaire du PS (AFP - Medhi Fedouach)

Deux jours après l'ouverture de la concertation entre le gouvernement et les syndicats, Martine Aubry annonce la couleur dans une tribune publiée jeudi dans Le Monde.

Eric Woerth, a qualifié ces propositions d'"assez vagues, assez générales", et considéré qu'elles n'avaient "rien à voir avec l'enjeu et la difficulté des choses".

"Nous serons fermes sur nos valeurs et inventifs pour trouver des solutions qui garantissent la pérennité et l'équité du système par répartition".

Elle met aussi en garde le gouvernement contre la tentation de "dramatiser" le débat en prônant à l'inverse, et à l'instar des organisations syndicales, "le temps d'une véritable négociation pour trouver les voies d'une réforme juste et viable dans la durée".

Sans attendre la publication du nouveau rapport du Conseil d'orientation des retraites (COR) et insistant sur le fait que ce dernier "est un élément parmi d'autres de l'évaluation financière" qui "ne doit pas être instrumentalisé pour imposer des choix de société". L'instance qui associe partenaires sociaux, experts et élus, table sur un déficit des régimes de retraites qui pourrait atteindre 114 milliards par an à partir de 2050.

Mme Aubry explique pour sa part que "les salariés et les retraités ne peuvent pas être les seuls sur lesquels reposent tous les efforts". "Réformer les retraites suppose d'introduire de nouvelles ressources dans le système. Ce qui ne signifie pas de peser sans fin sur les salariés ni de diminuer les pensions" souligne-t-elle.

Critiquant les réformes précédentes et les "décisions libérales de 1993 de Balladur ou de 2003 de Fillon" qui n'ont "jamais pris la peine de soumettre les très hauts revenus, les produits du capital financier ou de la rente à l'impératif de solidarité alors même qu'un million de retraités vivent sous le seuil de pauvreté", Mme Aubry formule plusieurs propositions.

Les pistes évoquées
La leader du PS évoque un "élargissement de l'assiette des cotisations à la valeur ajoutée", des "cotisations sur les stock-options et d'autres rémunérations non assujetties", "l'abolition des privilèges fiscaux" ou une surtaxe de 10% de l'impôt sur les sociétés acquitté par les banques.

Si en janvier, Martine Aubry avait semblé ouvrir la porte à un relèvement de l'âge légal de départ à la retraite, actuellement fixé à 60 ans, il n'en est désormais plus du tout question désormais.

Désormais, Mme Aubry assure au contraire que le PS défendra "le maintien de l'âge légal du départ à la retraite à 60 ans". Le PS ne renonce pas pour autant à "donner plus de souplesse aux choix individuels", précise-t-elle, ajoutant qu'il "faut tenir compte des parcours professionnels et de leur pénibilité".

Changer les représentations

Au-delà des retraites, Martine Aubry, qui souhaite que la gauche pose les fondements d'une "société du care" (le soin), veut réussir la "révolution de l'âge"."Mieux vivre le grand âge dans une société solidaire, c'est non seulement assurer des retraites décentes (...) mais également offrir la possibilité à chacun de vivre et non de survivre", juge le premier secrétaire du PS.

"Mieux vieillir ensemble, exige d'abord la possibilité de se réengager. Après le temps du travail, le temps des projets ! ... Les retraités demeurent des acteurs, même s'ils ne sont plus des actifs au sens où l'INSEE les définit. Ils sont souvent des bénévoles sur lesquels beaucoup, sinon tout repose, dans les associations, des municipalités ou des mutuelles, dans l'aide aux devoirs pour les élèves et le lien social pour les plus démunis, pour soutenir ici un jeune qui crée sa PME et conseiller là-bas une organisation non-gouvernementale humanitaire".

"Les séniors soutiennent la société et ne se bornent pas à lui demander secours. En meilleur santé, de plus en plus longtemps, ils consomment, voyagent, épargnent, aident financièrement leurs enfants et petits-enfants. L'expérience est un atout, voilà la grande révolution !" écrit encore Mme Aubry.

Le PS doit valider fin mai une partie de son projet politique, sur le "nouveau modèle de développement", avant trois autres conventions d'ici à la fin de l'année, sur la rénovation interne, l'international et l'égalité réelle.

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